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CAN-2019 : Mali - Côte d’Ivoire et Ghana - Tunisie, chocs de cadors en 8es

envoyé spécial France 24 au Caire (Égypte) – En clôture des 8es de finale de la CAN-2019, lundi, deux chocs de gala à l’affiche. Sur le papier tout du moins, puisqu’à l’exception du Mali, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Ghana ont franchement peiné depuis le début de la compétition.

Pour clore le chapitre des 8es de finale, la CAN-2019 – ou plutôt le hasard du tirage – a vu grand : Mali - Côte d’Ivoire et Ghana - Tunisie, deux affiches qui ne jureraient pas en demi-finales de la compétition, puisqu’elles mettent ni plus ni moins que quatre des outsiders les plus sérieux dans la course au sacre. Sauf qu’après trois semaines de compétition, trois de ces habitués aux lumières font grise mine, après avoir connu une entrée en matière compliquée.

Le derby ente le Mali et la Côte d’Ivoire, notamment, aurait vu il y a encore quelques semaines les Éléphants se positionner en grands favoris. Mais depuis le début de cette Coupe d’Afrique, les Ivoiriens balbutient leur football. L’armada offensive alignée par le sélectionneur Ibrahim Kamara ne manque pourtant pas de talent, mais les Pépé, Gradel, Saha et autres Cornet ont multiplié les approximations.

Un manque de justesse à l’approche de la zone de vérité qui n’a pas eu de conséquences catastrophiques, puisque les Éléphants ont fini par venir difficilement à bout de l’Afrique du Sud (1-0) en ouverture, puis de la Namibie lors de la troisième journée après avoir tout de même longtemps souffert (4-1). Leur défaite face au Maroc (0-1) a toutefois confirmé certaines limites, qu’il faudra absolument faire sauter dans ce match à élimination directe.

D’autant qu’en face, le Mali reste sur une très bonne dynamique. Premier du groupe E avec sept points, les Aigles n’ont toujours pas goûté à la défaite. Après leur succès inaugural sur la Mauritanie, le premier carton de cette Coupe d’Afrique (4-1), ils sont allés chercher un nul heureux mais encourageant face à la Tunisie (1-1), avant de signer une deuxième victoire face au rugueux Angola (1-0).

Jeunes et talentueux, les joueurs de Mohamed Magassouba surprennent par leur pragmatisme et les Wague, Diaby Traoré et Haidara portent cette nouvelle génération avec brio. Suffisamment pour enfin briser le plafond de verre ? Depuis 1972, date de leur seule finale, les Maliens ont rejoint les demi-finales de la CAN à cinq reprises... pour autant de défaites.

Choc entre convalescents

En matière de demi-finales, difficile de ne pas louer l’expertise du Ghana. Depuis 11 ans, les Black Stars ont systématiquement fait partie du dernier carré du grand raout continental. Une série de six demi-finales, donc, qui n’a toutefois jamais semblé aussi proche de prendre fin. Car si les coéquipiers des frères Ayew ont terminé en tête du groupe F, ils n’ont pas pour autant survolé les débats, loin de là.

Certes, les Ghanéens n’ont pas perdu le moindre match. N’empêche que leur nul inaugural face au Bénin n’a pas rassuré (2-2), même s’ils ont été réduits à dix à l’heure de jeu, après l’expulsion de Boye. Leur deuxième sortie, face au Cameroun, n’a pas non plus donné lieu à une fête du football. Pas franchement aidés par des Lions indomptables qui ont montré peu d’ambition dans le jeu, les hommes de James Kwesi Appiah n’ont jamais trouvé la faille (0-0) et ont conclu la deuxième journée avec deux petites unités au compteur.

Là encore, pas de conséquence majeure, puisque leur dernier match face à la Guinée-Bissau a permis d’assurer l’essentiel (2-0), malgré une improbable domination des Lycaons. Mais ce Ghana-là se présente au stade des huitièmes de finale sans prestation de référence, là où d’autres cadors ont déjà enclenché une dynamique.

Et cette dynamique, les Ghanéens pourraient bien profiter de la grosse méforme de la Tunisie pour la mettre en place. Car en matière de déception sur le début de cette CAN, les Aigles de Carthage occupent la première marche du podium.

Les hommes d’Alain Giresse, cible de nombreuses critiques au pays, sont tout simplement passés par un trou de souris pour se qualifier, en terminant deuxièmes du groupe E avec à peine trois points. Le bilan est rapide : trois nuls, face à l’Angola (1-1), au Mali (1-1) et à la Mauritanie (0-0), deux gardiens en crise de confiance et des leaders qui semblent à cout de forme. Khazri, Msakni, Sliti et Khenissi… autant d’options offensives qui devront tout faire pour enfin lancer leur CAN-2019. Au risque de s’attirer les foudres d’un peuple qui ne cache pas sa frustration, notamment sur les réseaux sociaux.