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L'ONU a appelé vendredi à un cessez-le-feu urgent en Libye où près de 1 000 personnes, dont des dizaines de migrants, ont été tuées en trois mois de combats entre camps rivaux près de Tripoli.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné vendredi 5 juillet le raid aérien qui a fait une cinquantaine de morts au début de la semaine dans un centre libyen de détention pour migrants, près de la capitale Tripoli, et a réclamé l'instauration d'un cessez-le-feu.
"Les membres du Conseil de sécurité soulignent la nécessité pour toutes les parties de procéder d'urgence à une désescalade et de s'engager dans un cessez-le-feu", affirme un communiqué du Conseil de sécurité négocié mercredi, au lendemain du massacre.
Selon l'ONU, l’attaque aérienne du 2 juillet a tué 53 migrants dont six enfants détenus dans un centre de Tajoura, une banlieue de Tripoli aux mains du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU. Ce dernier a accusé les forces du maréchal Khalifa Haftar de la frappe, mais celles-ci ont démenti.
Depuis le 4 avril, les troupes du maréchal Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, sont engagées dans une offensive militaire pour s'emparer de Tripoli où siège le GNA.
Les combats au sol et les raids aériens dans la bataille de Tripoli ont par ailleurs poussé, selon l'ONU, plus de 100 000 personnes à la fuite, dans un pays miné depuis 2011 par des luttes de pouvoir et livré à des milices qui font la loi.
Migrants et réfugiés en danger
D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 1 000 personnes ont été tuées et plus de 5 000 blessées dans les violences aux portes de Tripoli.
Le Conseil de sécurité s'inquiète en outre de la détérioration de la situation humanitaire en Libye et – fait nouveau par rapport à ses précédentes déclarations – réclame aux États membres de l'ONU "de ne pas intervenir dans le conflit et de ne pas prendre de mesures qui l'aggravent".
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), "350 migrants, dont 20 femmes et quatre enfants, seraient toujours détenus" dans le centre de Tajoura, dont l'un des cinq hangars touché de plein fouet par la frappe a été détruit.
Les agences de l'ONU et les organisations humanitaires ont maintes fois exprimé leur inquiétude sur le sort de milliers de migrants et réfugiés "en danger dans des centres de détention situés près de zones de combat".
L'ONU et les ONG rappellent aussi régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, où ils se retrouvent placés "en détention arbitraire" ou à la merci de milices.
Avec AFP