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En Inde, Rahul Gandhi démissionne du parti du Congrès après sa défaite aux législatives

Rahul Gandhi a annoncé mercredi sa démission de la présidence du Congrès, grand parti d'Inde historiquement tenu par son illustre famille. Sa formation a essuyé au printemps une lourde défaite électorale face aux nationalistes hindous.

Il espérait écrire une nouvelle page de l'histoire de la célèbre dynastie politique des Nehru-Gandhi, dont le destin glorieux et tragique se mêle à celui de l'Inde   : broyé par les nationalistes hindous de Narendra Modi, Rahul Gandhi a jeté l'éponge.

Il a annoncé mercredi 3   juillet sa démission de la présidence du Congrès, grand parti d'Inde historiquement tenu par son illustre famille, après sa large défaite électorale face aux nationalistes hindous.

"Cette démission n’est une surprise pour personne. Deux jours après l’annonce des résultats des élections, il avait déjà tenté de démissionner mais cette décision avait été refusée à l’unanimité par les membres du comité exécutif de son parti", explique Philomène Remy, correspondante à New Delhi pour France 24.

Écarté du pouvoir en 2014 par le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, le Congrès est plongé dans une crise profonde depuis les élections législatives d'avril-mai. Les électeurs du pays aux1,3   milliard d'habitants ont plébiscité le Premier ministre sortant pour un deuxième mandat de cinq ans et infligé au Congrès un des pires revers de sa longue histoire.

Jouant la carte de la compassion et de la fraternité, il n'a pas su trouver la formule face au charisme et au nationalisme exacerbé de Narendra Modi

"Je suis responsable de la défaite"

"En tant que président du parti du Congrès, je suis responsable de la défaite à l'élection de 2019. Prendre ses responsabilités est vital à la croissance future de notre parti. C'est pour cette raison que j'ai démissionné en tant que président du Congrès", a annoncé Rahul Gandhi dans une lettre publiée sur son compte Twitter.

It is an honour for me to serve the Congress Party, whose values and ideals have served as the lifeblood of our beautiful nation.

I owe the country and my organisation a debt of tremendous gratitude and love.

Jai Hind ???????? pic.twitter.com/WWGYt5YG4V

  Rahul Gandhi (@RahulGandhi) 3 juillet 2019

Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Premiers ministres indiens, l'héritier de 49   ans, né et élevé en vue de gouverner un jour le géant d'Asie du Sud, avait succédé à sa mère Sonia à la tête du Congrès en décembre 2017. Il avait pour mission de rajeunir une formation usée par sa longévité et de la ramener aux responsabilités.

"Soldat loyal"

Le Congrès n'a remporté aux dernières législatives qu'une cinquantaine de circonscriptions, soit six fois moins que le BJP, une douche froide pour ce parti clé de la politique indienne depuis l'indépendance en 1947 et qui lui a donné nombre de ses chefs de gouvernement.

"Mon combat n'a jamais été une simple bataille pour le pouvoir politique. Je n'ai aucune haine ou colère envers le BJP mais chaque cellule de mon corps s'oppose instinctivement à leur idée de l'Inde", a ajouté Rahul Gandhi, dont le père et la grande-mère sont morts assassinés, dans sa lettre de démission.

"L'attaque contre notre pays et notre chère Constitution qui se déroule actuellement a pour but de détruire le tissu social de notre nation", écrit-il, indiquant qu'il restera un "soldat loyal du parti du Congrès".

Avec AFP