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Le retrait des troupes américaines sera plus lent que prévu

À l'occasion de la visite du secrétaire d'État à la Défense en Irak, le commandant en chef de l'armée américaine a estimé que les troupes resteraient dans les villes au-delà de juin 2009, date prévue pour leur retrait des centres urbains.

AFP - Le commandant en chef de l'US Army en Irak, qui accueillait samedi le secrétaire à la Défense Robert Gates, a laissé entendre que les troupes stationnées dans les villes du pays pourraient y rester au-delà de juin 2009, date prévue pour leur retrait des centres urbains.

Le général Ray Odierno a expliqué que ce maintien de forces étrangères dans des localités irakiennes aurait pour principal objectif de soutenir les forces gouvernementales et non de participer aux opérations de combat.

Odierno, qui a accueilli Robert Gates sur la base militaire de Balad, au nord-ouest de Bagdad, ne faisait que reprendre la
position énoncée par le secrétaire à la Défense en milieu de semaine.

"Il y a probablement un intérêt considérable à maintenir autant de nos forces que possible (en Irak) pendant la période
des élections régionales et certainement pendant une période postérieure", avait déclaré Gates mercredi.

A bord de l'avion qui ramenait le numéro un du Pentagone à Washington, son attaché de presse Geoff Morrell a assuré que "la vaste majorité des forces américaines déployées dans les villes irakiennes les auront quittées après l'été".

"Les seules forces qui y resteront le feront à l'invitation des Irakiens pour assurer la formation des forces irakiennes. Si
les Irakiens le souhaitent, ces forces chargées de la formation participeront avec eux aux opérations de combat", a-t-il ajouté.

A Washington, on redoute une reprise de la violence à l'approche du scrutin régional qui doit se dérouler au mois de
janvier.


Équipes de transition


Des élections législatives sont également prévues fin 2009, à une période où les troupes américaines auront théoriquement été remplacées par l'armée irakienne pour assurer la sécurité intérieure.

Le prochain président américain Barack Obama a promis lors de la campagne un retrait de l'US Army dans les seize mois mais a reconnu que les Etats-Unis pourraient maintenir une force "résiduelle" dont les effectifs n'ont pas été chiffrés.

"Nous pensons qu'il faut mettre en place des équipes de transition. Nous pensons qu'il est possible que nous fassions
encore partie de ces équipes de transition après l'été", a déclaré Odierno.

Ces déclarations coïncident avec une controverse suscitée par des propos du porte-parole du gouvernement irakien, qui a
laissé entendre que toutes les forces américaines n'auront pas quitté le pays fin 2011, comme prévu dans le pacte de sécurité.

En visite à Washington, Ali al Dabbagh a estimé que les forces de sécurité irakiennes auraient besoin de dix ans pour
être prêtes à assumer les missions laissées par les soldats américains.

Les services du Premier ministre Nouri al Maliki ont ensuite diffusé un communiqué affirmant que les propos de Dabbagh n'engageaient que lui.

"Fin 2011, nous serons en mesure de combattre le terrorisme", a affirmé le porte-parole du ministère irakien de la Défense.

Ces précisions montrent à quel point le sujet reste épineux en Irak où le débat sur le pacte de sécurité s'est traduit par
de longues tractations politiques.