envoyée spéciale au Havre – Les Bleues vont affronter la Seleção en huitièmes de finale du Mondial. Une affiche qui rappelle de beaux souvenirs. Mais pour Corinne Diacre, la sélectionneuse, les Françaises seront concentrées, comme d'habitude.
France – Brésil. À la simple évocation de cette affiche, les amateurs de foot salivent d'avance de plaisir. En huitièmes de finale, dimanche 23 juin, au Havre, les Bleues ont écopé des Brésiliennes. Un match de légende ? "Non, un huitième de finale de Coupe du monde", répond sèchement en conférence de presse Corinne Diacre, à la veille de cette rencontre.
La sélectionneuse de l'équipe tricolore douche l'enthousiasme des médias et des supporters. Pour elle, il s'agit d'une affiche comme les autres. "Il n'y a pas d'excitation particulière. J'espère en avoir le plus tard possible et sur une certaine date (en finale, NDLR)", affirme-t-elle. "On reste concentrées sur ce match-là, on a un groupe qui est serein. On se prépare comme on s'est préparées sur les trois premiers matches de poule, même si on sait qu'une nouvelle compétition démarre avec un vainqueur et un perdant sur ce match", ajoute-t-elle tout simplement.
Même son de cloche du côté de ses joueuses. Comme tous les Français, Amandine Henry a les yeux qui brillent en évoquant la finale du Mondial entre la France et le Brésil en juillet 1998, mais elle souhaite aussi écrire sa propre histoire : "Je pense que j'étais chez moi avec mon père en train de regarder et de le fêter avec les petits voisins. C'est un très beau souvenir en tant que supportrice, mais j'ai envie d'avoir un très bon souvenir en tant que joueuse."
"France-Brésil, c'est accrocheur, mais il faudra que cela le soit demain sur le terrain", résume @amandinehenry6 qui se souvient de France Brésil en 1998 en tant que supportrice et qui va le vivre en tant que joueuse. pic.twitter.com/vIEYLlXDqO
Stéphanie Trouillard (@Stbslam) 22 juin 2019"On va jouer la meilleure équipe parmi les troisièmes"
Après avoir terminé premières du groupe A, les Françaises font en tout cas figure de favorites pour cette rencontre, même si elles vont devoir faire preuve de plus d'efficacité dans l'animation offensive, après leurs succès poussifs contre la Norvège (2-1) et le Nigeria (1-0).
Dixième au classement Fifa, le Brésil n'a en effet jamais battu la France et montre de sérieuses difficultés en défense. Lors des matches de poule, les Brésiliennes ont été battues par les Australiennes (3-2), alors qu'elles menaient au score.
Mais pour les Bleues, il n'est pas question de sous estimer l'équipe sud-américaine. "Le Brésil est la meilleure équipe des meilleures troisièmes (de groupe), et de loin. Il aurait pu terminer premier de son groupe. On va jouer la plus grosse équipe parmi les troisièmes mais on est prêtes à ça, après tout, il faut battre tout le monde", résume ainsi l'attaquante Eugénie Le Sommer.
À défaut d'être solides défensivement, les Brésiliennes ont des arguments en attaque. Elles comptent dans leurs rangs la légendaire Marta, meilleure buteuse de l'histoire en Coupe du monde avec 17 buts en cinq éditions, ainsi que l'ancienne Parisienne Cristiane, auteure d'un triplé contre la Jamaïque au premier tour, ou encore la percutante Debinha, nouvelle star de cette sélection. Face aux Françaises, elles bénéficient également d'un petit avantage psychologique. "Nous allons les jouer chez elles, donc il y aura plus de pression sur elles que pour nous", estime ainsi Kathellen, défenseuse centrale de la Seleção et de Bordeaux.
????Le Havre
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"Pas de pression supplémentaire"
Depuis le début du Mondial, les Bleues sont de plus en plus sous le feu des projecteurs. Spectateurs, sponsors, médiatisation, les chiffres sont en hausse spectaculaire. "Quand on regarde l'audience, on se surprend nous-mêmes. Trois fois dix millions, ça ne nous était jamais arrivé", décrit Corinne Diacre. "Mais cela ne nous met pas de pression supplémentaire, au contraire. Les gens qui nous suivent prennent plaisir à nous voir jouer. Les gens aiment la fraîcheur que l'équipe dégage. La fraîcheur et l'engouement, c'est bien, nous on reste concentrées sur la performance."
Comme à Paris, Nice ou Rennes, le stade Océane du Havre va afficher complet pour cette rencontre. Cette enceinte est d'ailleurs souvent synonyme de victoire pour les Bleues. En septembre 2015, elles y avaient eu raison des Brésiliennes (2-1). Et plus récemment, en janvier, elles y ont battu en match amical les championnes du monde américaines (3-1). Celles-là mêmes qu'elles pourraient retrouver, en cas de succès face au Brésil, en quart de finale. "C'est un stade qui nous réussit. Il faudrait que cela dure", promet Corinne Diacre.