
Aux Journées européennes du développement, qui se sont tenues mardi et mercredi à Bruxelles, France 24 a rencontré le Congolais Louison Mbombo et la Béninoise Tatiana Houndjo, des "Young Leaders" distingués par la Commission européenne.
Un homme, une femme, tous deux aînés de leurs familles, âgés d’une vingtaine d’année s : Louison Mbombo et Tatiana Houndjo se battent pour faire avancer le développement social et économique de leurs pays, incarnant l’espoir d’une jeunesse africaine ambitieuse et solidaire. La Commission européenne a salué leur engagement en les nommant "Young Leaders". Avec 13 autres personnes, ils ont ainsi été distingués parmi 404 candidats âgés de 21 à 26 ans issus de 99 pays et invités à partager leur expérience lors des Journées européennes du développement, qui se sont déroulées mardi 18 et mercredi 19 juin à Bruxelles.
Louison Mbombo veut éradiquer le paludisme en République démocratique du Congo, pays d’Afrique centrale, le deuxième plus vaste du continent africain. "Si vous sortez quelque part, pour prendre un verre ou vous balader dans la rue, vous êtes toujours en danger de contracter la maladie", explique-t-il à France 24 . Étudiant en médecine au Brésil, il rêve de développer dans son pays natal de plus de 80 millions d’habitants "un système de santé public, centralisé et gratuit pour la population".
Tatiana Houndjo veut quant à elle faire tomber les barrières qui freinent l’accès aux nouvelles technologies au Bénin. Titulaire d’une licence en informatique, elle a dû se battre pour décrocher son diplôme dans un secteur traditionnellement réservé aux hommes. Armée d’un caractère bien trempé et dotée d’une grande curiosité, elle a beaucoup d’ambition pour ce "pays de paix" d’Afrique de l’Ouest et ses 11 millions d’habitants.
Il est sérieux et sûr de lui, elle est pétillante et pragmatique, leur volonté de proposer des solutions pour lutter contre les inégalités dans leurs pays semble inébranlable. En 2015, Louison Mbombo fonde l’Initiative Mbombo contre le paludisme, qui a déjà bénéficié à plus de dix millions de personnes. Cette organisation lève des fonds pour le traitement du paludisme, fournit une éducation sanitaire aux familles et distribue des moustiquaires.
"Une goutte d’eau qui donne un signal à l’ensemble des jeunes"
Tatiana Houndjo milite de son côté pour que les compétences numériques soient intégrées dans le système éducatif béninois. Elle participe à des programmes pour former des jeunes femmes, souvent écartées de ces domaines. Des initiatives remarquables pour Gilbert Houngbo, le président du Fonds international de développement agricole (Fida). "On a parfois l’impression que c’est une goutte d’eau. Mais au fond, cette goutte d’eau donne un signal à l’ensemble des jeunes : moi aussi, je peux faire quelque chose ; moi aussi, je peux contribuer. Après, cela devient une dynamique nationale", s’enthousiasme l’ancien Premier ministre du Togo, venu à Bruxelles présenter un rapport du Fida sur les jeunes ruraux.

Ces jeunes gens ambitieux suscitent également l’admiration de la commissaire à l’Infrastructure et à l’Énergie de l’Union africaine, Amani Abou-Zeid, qui est bien placée pour mesurer l’opportunité que représente la distinction qu’ils ont reçue : "Il y a quelques décennies, je faisais moi-même partie de ces jeunes sélectionnés par l’Union européenne en tant que 'Young Leaders', c’est le genre de reconnaissance qui booste." Et qui peut inspirer les porteurs de projets en Afrique subsaharienne où, d’après les dernières données démographiques de l’ONU, 62 % de la population a moins de 25 ans.