Un nouveau sommet européen aura lieu le 30 juin après l’échec des négociations jeudi. Les Vingt-Huit n’ont pas réussi à s’accorder sur un candidat qui devra succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.
Après plusieurs heures de tractations lors du sommet européen jeudi 20 juin à Bruxelles, aucun consensus n'a pu émerger au sein des Vingt-Huit sur le nom d'un candidat à la succession de Jean-Claude Juncker, à la tête de la Commission européenne. Un nouveau sommet européen a été convoqué le 30 juin, a annoncé le président du Conseil européen Donald Tusk, qui dit "poursuivre les consultations".
Emmanuel Macron s'est réjoui de l'absence de majorité au Conseil pour les Spitzenkandidaten, évoquant le "niveau de crispation atteint en raison de cette obsession (de recherche) d'une organisation paritaire qui ne correspond pas à la réalité démocratique européenne".
Il a affirmé que les trois candidats - issus des choix des principaux groupes du Parlement - l'Allemand Manfred Weber (Parti populaire européen, PPE), le Néerlandais Frans Timmermans (Socialistes) et la Danoise Margrethe Vestager (Libéraux-centristes de Renew Europe) - "ont été écartés" pour la présidence de la Commission européenne.
L'élu, qui succédera le 1er novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d'au moins 376 voix au Parlement.
"J'ai constaté avec un certain plaisir, amusement, oui bonheur qu'il n'est pas très facile de me remplacer", a ironisé Jean-Claude Juncker, en fonction jusqu'au 31 octobre minuit. Un accord sur le nom de son successeur doit être trouvé avant le 2 juillet, jour de la session inaugurale du nouveau Parlement au cours de laquelle il doit élire son président. Les discussions doivent se poursuivre en marge du sommet du G20 à Osaka vendredi et samedi, a ajouté Jean-Claude Juncker.
Un camouflet pour Angela Merckel et le PPE
Les maigres espoirs de parvenir à une solution avaient été douchés par Donald Tusk à l'issue d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel. "Hier, j'étais prudemment optimiste. Aujourd'hui, je suis davantage prudent qu'optimiste", avait-il annoncé sur son compte Twitter après sa rencontre avec les deux dirigeants.
Last round of consultations on appointments before the start of #EUCO. Yesterday I was cautiously optimistic. Today I’m more cautious than optimistic. pic.twitter.com/AbRqfpPaYT
Donald Tusk (@eucopresident) 20 juin 2019En effet, Emmanuel Macron refuse la nomination du prétendant défendu par Angela Merkel, Manfred Weber. Et il n'est pas le seul : les chefs des groupes socialiste et centriste Renew Europe au Parlement européen ont annoncé qu'ils ne soutiendraient pas la candidature de Manfred Weber en cas de vote, signifiant la fin de ses espoirs de réunir une majorité pour présider la Commission européenne.
Malgré ce camouflet, le PPE a décidé de maintenir la candidature de Manfred Weber, ont expliqué ses dirigeants à l'AFP. Mais les déclarations de la chancelière et des autres dirigeants du PPE montraient une irritation contre le mauvais coup porté contre leur prétendant. "La prise de position des chefs des groupes Libéraux et Socialiste a été prise à Paris et à Madrid", accusaient notamment les représentants de la famille PPE.
Une répartition basée sur les équilibres et la parité
Une répartition des quatre postes de pouvoir de l'Union européenne a été proposée, ont rapporté à l'AFP plusieurs responsables européens. Le PPE, premier groupe au Parlement, revendique la présidence de la Commission européenne, une exigence qui n'est pas contestée.
Les Libéraux demandent, eux, la présidence du Conseil européen et les Socialistes obtiendraient le poste de chef de la diplomatie européenne et se partageraient les cinq années du mandat de présidence du Parlement avec les Verts, à raison de deux ans et demi chacun. Restent à trouver les noms pour chacune des fonctions.
L'accord devra respecter des exigences de parité et d'équilibre géographiques. Donald Tusk s'est engagé à faire nommer deux femmes.
Avec AFP et Reuters