Tout juste libéré de prison lundi, le militant prodémocratie Joshua Wong, a demandé la démission de la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, au lendemain d'une nouvelle manifestation d'ampleur dans les rues de l'ancienne colonie britannique.
L'une des figures les plus célèbres du mouvement pro-démocratie hongkongais, Joshua Wong a été libéré lundi 17 juin, après avoir purgé une peine de prison pendant près de cinq semaines pour outrage au tribunal. Son visage juvénile est connu de tous depuis le Mouvement des parapluies à Hong Kong en 2014.
Le militant de 22 ans s'est immédiatement engagé à rejoindre le mouvement de protestation qui exige la démission de la cheffe du gouvernement de Hong Kong, Carrie Lam.
Sa libération intervient au lendemain d'une manifestation qui a réuni deux millions de personnes vêtues de noir dans les rues de Hong Kong, selon les organisateurs. Ils réclament le retrait du projet de loi sur les extraditions vers la Chine et la démission de Carrie Lam. La police a de son côté évoqué le chiffre de 338 000 manifestants au plus fort de la manifestation.
Le jeune militant appelle à la démission de Carrie Lam
Selon ses détracteurs, le texte en question placerait la population de l'ancienne colonie britannique à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du Parti communiste. Les milieux d'affaires craignent que la réforme nuise à l'image internationale et l'attractivité du centre financier.
"Je vais rejoindre [le mouvement] pour lutter contre cette loi diabolique", a déclaré Joshua Wong. "Je crois qu'il est temps pour elle, Carrie Lam la menteuse, de démissionner", a ajouté ce jeune militant. Le hongkongais fut l'une des visages emblématiques du Mouvement des parapluies, qui avait paralysé l'ancienne colonie britannique en 2014. Il n'avait alors que 17 ans.
À sa sortie de prison, Joshua Wong a également condamné le fait que les forces de l'ordre aient fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc lors de la manifestation de mercredi dernier, qui a été la plus violente dans l'ex-colonie britannique depuis sa rétrocession en 1997.
Excuses de Carrie Lam et retour au calme
À la suite de ces violences, Carrie Lam a présenté dimanche soir "ses excuses", reconnaissant que "les lacunes dans le travail du gouvernement ont entraîné beaucoup de conflits et de querelles dans la société hongkongaise".
Lundi, la foule s'était presque totalement dispersée, à l'exception de quelques centaines de protestataires, jeunes pour la plupart, qui ont bloqué une autoroute urbaine du cœur politique de la ville, près du Conseil législatif (LegCo), le Parlement local.
Pendant des heures, les policiers les ont imploré de quitter les dizaines de voies de cette artère d'ordinaire bondée le lundi matin, mais jamais les forces de l'ordre n'ont semblé vouloir intervenir. Les manifestants ont finalement quitté l'autoroute dans le calme pour se replier sur un parc voisin.
Avec AFP et Reuters