
Deux jours après les révélations explosives de The Intercept, l'étude de la demande de libération de Lula a été reportée mardi sine die. Un autre recours de l'ex-président brésilien doit être examiné le 25 juin par la Cour suprême.
La Cour suprême du Brésil a reporté sine die le jugement d'une demande de libération de l'ex-président Lula prévu mardi 11 juin, deux jours après des révélations sur la partialité de ceux qui l'ont condamné pour corruption.
Dimanche, dans des articles explosifs, le site internet The Intercept a dénoncé des manœuvres de responsables de l'enquête anticorruption "Lavage express" pour empêcher l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva de se présenter à la présidentielle de 2018, pour laquelle les sondages lui promettaient la victoire.
Selon des analystes, les révélations d'Intercept ont motivé l'inscription à l'ordre du jour de l'examen de la demande de libération de Lula, qui était initialement prévu dans les prochaines semaines. Le jugement n'a finalement pas eu lieu, mais les magistrats de la Cour suprême ont fixé au 25 juin le jugement d'un autre recours de la défense de l'ex-président visant à obtenir sa libération.
Bolsonaro soutient son ministre
Ce recours, qui remet justement en cause l'impartialité du ministre de la Justice actuel et ex-juge chargé des dossiers de "Lavage express" Sergio Moro, a été déposé bien avant les révélations d'Intercept. Certains analystes considèrent qu'il aurait plus de chances d'aboutir que celui qui devait être jugé mardi et qui portait sur des critères plus techniques. Il pourrait aussi revenir à l'ordre du jour le 25 juin.
Le président Jair Bolsonaro a affiché son soutien à son ministre, qui était à ses côtés mardi à l'occasion d'une cérémonie militaire à Brasilia. La défense de Lula, pour sa part, espère renverser la vapeur, après avoir vu la plupart de ses recours rejetés. "Ces articles ne font que renforcer le fait que l'ex-président n'a pas eu droit à un jugement impartial", a affirmé mardi l'avocat Cristiano Zanin après avoir rendu visite à Lula dans sa prison de Curitiba (sud). Il a ajouté que Lula "avait été surpris par la rapidité avec laquelle la vérité était révélée".
L'ex-président de gauche (2003-2010) purge depuis avril 2018 une peine de huit ans et 10 mois de prison pour corruption et blanchiment d’argent. Accusé d'avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment pour la favoriser dans l'attribution de marchés publics, il a toujours clamé son innocence, s'estimant victime d'un complot pour l'empêcher de revenir au pouvoir.
Avec AFP