Le gouvernement de Hong Kong campe sur ses positions. Il a annoncé, lundi, qu'il ne comptait pas retirer un projet de loi controversé permettant les extraditions vers la Chine, ce, malgré les centaines de milliers de personnes ayant défilé dimanche.
Le gouvernement pro-Pékin de Hong Kong a annoncé lundi qu'il maintenait un projet de loi très controversé qui permettra les extraditions vers la Chine, au lendemain d'une manifestation ayant rassemblé des centaines de milliers de personnes contre ce texte dans l'ex-colonie britannique.
"C'est une loi très importante qui va permettre de faire triompher la justice, et assurera que Hong Kong respecte ses obligations internationales en matière de criminalité transfrontalière et transnationale", a déclaré aux journalistes la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam.
Les autorités hongkongaises tentent de faire adopter ce texte très controversé qui doit permettre les extraditions vers toutes les juridictions avec lesquelles aucun accord bilatéral n'existe, y compris la Chine continentale. Au terme de l'accord de 1984 entre Londres et Pékin qui a présidé à sa rétrocession en 1997, Hong Kong jouit d'une semi-autonomie et de libertés qui n'existent pas en Chine continentale, et ce en théorie jusqu'en 2047.
Le projet de loi gouvernemental a suscité une levée de boucliers de toute une partie de la société hongkongaise qui dénonce le caractère opaque et politisé de la justice chinoise.
Une marée blanche dans la rue pour dire "non" à Pékin
Dimanche, une impressionnante foule a manifesté dans les rues de l'ex-colonie britannique en dépit de la moiteur subtropicale étouffante. Les organisateurs ont revendiqué un million de manifestants, dont la plupart avaient opté pour le blanc, censé représenter la justice, la police en a décompté 240 000, ce qui en ferait la deuxième manifestation la plus importante depuis la rétrocession en 1997.
Cette mobilisation exceptionnelle, a constitué un énorme défi à Carrie Lam, qui n'est pas élue, mais nommée. Cependant, dans sa première prise de parole depuis cette manifestation, la cheffe de l'exécutif a dit ne pas projeter de modifier la substance du texte, et encore moins de le retirer.
"L'examen en seconde lecture du projet de loi reprendra le 12 juin", a-t-elle prévenu.
Elle a rejeté les affirmations selon lesquelles elle ne tiendrait pas compte de l'opinion publique, en soulignant que son gouvernement avait déjà fait de nombreuses concessions pour assurer que les libertés uniques de Hong Kong soient protégées et que le texte soit conforme aux exigences internationales en matière de protection des droits de l'Homme.
"Mon équipe et moi n'avons pas ignoré les opinions exprimées au sujet de ce texte de loi très important", a-t-elle déclaré à la presse. "Nous avons écouté avec beaucoup d'attention."
Avec AFP