Alors que des manifestations ont eu lieu à Tirana pour réclamer le départ du Premier ministre Edi Rama, le président albanais a annoncé l'annulation des élections municipales. Le scrutin aura lieu, a rétorqué le Premier ministre.
Elles étaient prévues pour le 30 juin. Le président albanais Ilir Meta a annoncé l’annulation des élections municipales dans une lettre diffusée samedi 8 juin. Il a évoqué des conditions qui "ne permettent pas la tenues d'élections démocratiques et équitables et sapent toute possibilité d'ouverture des négociations d'adhésion de l'Albanie avec l'Union européenne".
Mais le Premier ministre socialiste Edi Rama a répondu, lors d’une d'une réunion électorale dans le sud du pays, que "les élections [auraient] bien lieu le 30 juin et [que] la majorité socialiste [était] décidée à mener jusqu'au bout la réforme de la justice cruciale pour l'avenir européen" du pays.
La seule institution pouvant trancher est la Cour constitutionnelle. Mais elle a été dissoute, car l'Albanie réforme actuellement en profondeur son système judiciaire, encadrée par les États-Unis et l'Union Européenne.
Les manifestants réclament le départ de Edi Rama
L'opposition albanaise manifeste depuis deux mois pour exiger la démission de Edi Rama, au pouvoir depuis 2013. Elle refuse de participer aux municipales.
Pourtant, les seuls à pouvoir se mettre d'accord et désigner une nouvelle date qui dépasse les délais constitutionnels sont les partis politiques, mais l'opposition rejette tout dialogue avec le Premier minisitre.
Le leader du Parti démocratique, dans l’opposition, Lulzim Basha, a salué devant des milliers de partisans réunis samedi devant le siège du gouvernement la décision du président. "L'annulation de la date des élections municipales est le premier résultat de notre force, mais notre bataille contre Edi Rama va se poursuivre", a-t-il lancé à la foule.
Les mouvements de protestation sont fréquemment accompagnées de violences comme cela été le cas samedi. Les manifestants se sont dirigés vers le siège du Parlement où la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eaux pour les disperser.
Les députés d'opposition de centre droit et de centre gauche ont quitté le parlement, accusant le gouvernement d'avoir manipulé les résultats des législatives de juin 2017.
Avec AFP