
À deux semaines du coup d'envoi de la CAN-2019, le président de la Confédération africaine de football (CAF) et vice-président de la Fifa Ahmad Ahmad a été interpellé, jeudi, par la justice française.
Décidément, le football africain vit une période bien compliquée alors que se profile le coup d'envoi de la CAN-2019 (21 juin-19 juillet) en Égypte. Au lendemain de la décision de la Confédération africaine de football d'annoncer que la finale de la Ligue des champions africaine serait finalement rejouée, la Fifa a confirmé que le président de l'instance africaine, Ahmad Ahmad, avait été interpellé par la justice française, jeudi 6 juin.
Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que l'ancien ministre d'État malgache a été entendu par les services de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Selon le média Jeune Afrique, il serait question d'une enquête portant sur une rupture de contrat unilatérale avec l'équipementier Puma afin de privilégier une société française, Tactical Steel.
La Fifa, qui patronne le football mondial, a dit, dans un communiqué, prendre "note des évènements présumés concernant Ahmad Ahmad, qui est interrogé par les autorités françaises" pour des "allégations liées à son mandat de président de la CAF".
Précisant ne par connaître "les détails" de cette enquête, la fédération internationale, dont Ahmad Ahmad est le vice-président, s'est dite ne pas être en mesure de "commenter" et demande "aux autorités françaises toute information" qui pourrait intéresser sa "commission d'éthique", soit la justice interne du football mondial.
Une rupture de contrat en question
Ahmad Ahmad était présent à Paris dans le cadre du Congrès électif de la Fifa qui s'est tenu dans la capitale française mercredi, juste avant le coup d'envoi du Mondial féminin vendredi au Parc des Princes.
Dans l'affaire révélée jeudi, Puma, après rupture présumée du contrat de façon unilatérale, "a demandé une compensation de 100 000 dollars mais la CAF n'a pas payé la somme", a précisé à l'AFP Amr Fahmy, l'ex-secrétaire général de la CAF.
Selon des documents consultés par l'AFP, la CAF avait dans un premier temps passé contrat en décembre 2017 avec Puma pour la fourniture d'équipements destinés notamment à habiller les 580 volontaires du Championnat d'Afrique des nations (CAN) 2018, épreuve réservée aux joueurs africains évoluant sur le continent. Peu de temps après, la CAF aurait rompu ce contrat au profit d'une autre société basée en France fournissant elle du matériel Adidas, et ce pour un montant supérieur au contrat initial.
Selon des sources concordantes, Ahmad Ahmad fait également l'objet d'une enquête de la commission d'éthique de la Fifa, ouverte notamment suite à une plainte pour "mauvaise gestion" transmise en mars dernier à la justice interne de la Fifa par Amr Fahmy. Ce dernier avait été licencié en avril par la CAF, après avoir saisi, le mois dernier, le comité d'éthique de la Fifa sur des soupçons de corruption et de harcèlement sexuel à l'encontre d'Ahmad Ahmad.
Avec AFP et Reuters