
Bruxelles a ouvert mercredi la voie à des sanctions financières contre l'Italie en raison de sa dette colossale, relançant l'affrontement avec la coalition populiste au pouvoir, dont l'alliance tangue depuis les élections européennes.
La Commission européenne a conclu, mercredi 5 juin, que l'Italie ne respectait pas les règles budgétaires de l'Union en raison de l'augmentation de sa dette publique, une situation qui justifie selon elle l'ouverture d'une procédure disciplinaire.
Si les États membres valident cette conclusion dans les deux semaines à venir, l'exécutif communautaire pourra recommander l'ouverture formelle de la procédure avant la réunion des ministres des Finances de l'UE début juillet.
Pour la Commission, l'Italie est en train de revenir sur ses engagements en matière de réformes structurelles et de réforme des retraites. Cela "pourrait affecter négativement le potentiel de croissance de l'Italie", a déclaré l'exécutif européen.
La dette publique de l'Italie a atteint 132,2 % l'an dernier et pourrait encore augmenter à 133,7 % cette année et 135,2 % en 2020, selon les dernières prévisions de la Commission.
Processus complexe
L'ouverture d'une procédure pour déficit excessif ne sera effective qu'au terme d'un processus complexe nécessitant l'approbation des autres États membres. Mais elle peut aboutir à terme à des sanctions allant jusqu'à 0,2 % de son PIB, soit environ 3,5 milliards d'euros.
Un dialogue devrait maintenant s'ouvrir entre la Commission et la coalition populiste au pouvoir en Italie, qui réunit la Ligue (extrême droite, dirigée par le vice-président du Conseil Matteo Salvini ) et le Mouvement Cinq Étoiles (M5S, antisystème), en désaccord sur l'attitude à adopter.
Constitué il y a un an, le gouvernement d'union, déjà handicapé par les profondes différences entre les deux alliés, chancèle depuis les élections européennes du 26 mai, qui ont renversé le rapport de force.
Avec AFP