
Les autorités électorales afghanes, qui devaient annoncer les résultats préliminaires de la présidentielle de l'ensemble des bureaux de vote, ont retardé à dimanche ou lundi leur annonce, en raison de "problèmes techniques".
AFP - Les autorités électorales afghanes devraient annoncer dimanche ou lundi des résultats préliminaires de la présidentielle portant sur la totalité des bureaux de vote, alors que le président sortant Hamid Karzaï, donné favori, semble avoir une nette marge de progression.
La Commission électorale indépendante (IEC) a annulé une conférence de presse, prévue samedi, d'annonce de résultats de l'élection présidentielle du 20 août.
"A cause de problèmes techniques, nous ne serons pas en mesure de faire une annonce aujourd'hui" samedi, a déclaré Marzia Seddiqi, porte-parole de l'IEC, à l'AFP.
De nouveaux chiffres seront annoncés dimanche ou lundi lors d'une nouvelle conférence de presse, au cours de laquelle la Commission "espère" pouvoir fournir des résultats préliminaires portant sur 100% des bureaux de vote, a indiqué la porte-parole.
L'IEC fournit des résultats partiels au compte-gouttes depuis le 25 août.
Lorsque les premiers résultats préliminaires portant sur 100% des bureaux de vote seront connus, ils devront encore attendre la fin des centaines d'enquêtes en cours pour irrégularités et fraudes pour être validés.
L'annonce du résultat final est attendue au plus tôt pour le 17 septembre.
Depuis le lendemain du scrutin présidentiel, le camp du président sortant Hamid Karzaï clame sa victoire, tandis que son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah affirme être en tête.
M. Abdullah accuse M. Karzaï de fraudes à grande échelle. Il a menacé de ne pas accepter le résultat final s'il le jugeait entaché de fraude.
Les observateurs craignent des violences populaires, si les partisans de l'un ou l'autre candidat perdant jugeaient l'issue du scrutin trop entachée de tricherie.
Pour un diplomate occidental, "l'essentiel est que le processus politique survive, pour éviter le chaos", alors que les violences atteignent des records depuis plusieurs mois, faisant de 2009 l'année la plus meurtrière depuis la chute du régime des talibans fin 2001.
Les derniers résultats partiels (60% des bureaux de vote) annoncés le 3 septembre par l'IEC plaçaient M. Karzaï en tête avec 47,3% des votes déclarés valides, contre 32,6% pour M. Abdullah.
Une carte de l'Afghanistan diffusée sur le site internet de l'IEC, montrant l'état d'avancée du comptage province par province, indique que les suffrages des provinces du nord, réservoir électoral de M. Abdullah, un Tadjik, ont en grande partie déjà été comptabilisés (entre 70 et 92% des bureaux de vote).
Par contre, les provinces pachtounes du sud et du sud-est, traditionnellement ralliées à M. Karzaï (Pachtoun lui aussi), sont nettement à la traîne, avec seulement 12 à 30% des bureaux de vote comptés dans les provinces frontalières avec le Pakistan.
M. Karzaï, déjà proche des 50% des voix permettant de l'emporter au premier tour, semble donc disposer d'un potentiel de progression nettement supérieur à M. Abdullah (32,6%).
Une victoire au premier tour, déjà revendiquée par M. Karzaï, arrangerait beaucoup de monde, jugent les observateurs.
En cas de second tour, "on atteindrait les limites logistiques de l'Etat afghan", confie un responsable de l'Onu sous couvert d'anonymat. Selon lui, "il est certain que la participation serait encore plus faible qu'au premier tour", où elle atteindrait, selon diverses sources diplomatiques, 30 à 35%.
L'IEC n'a pas diffusé de chiffre de participation pour l'instant.
Les observateurs afghans et étrangers ont signalé de nombreuses irrégularités, à plus ou moins grande échelle selon les sources, au scrutin présidentiel et aux élections provinciales qui se tenaient simultanément.