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Agriculture bio : 2018, "année record" en France

Le nombre de surfaces bio a augmenté de 7,5 % en France, avec une progression très marquée pour les céréales et la viticulture, faisant de l'année 2018 une année record.

L'agriculture bio prend son essor en France. La production agricole biologique française en 2018 a battu tous les records, surtout dans les céréales, avec une progression à 7,5 % de la surface agricole bio, d’après des chiffres publiés mardi par l’Agence Bio, un organisme public qui suit l'évolution du secteur en France.

Avec 2 millions d'hectares cultivés en bio en 2018 dans l’Hexagone, il y a vraiment "un cap franchi" côté production, explique Florent Guhl, le directeur de cet organisme. Au total, 9,5 % des agriculteurs français travaillent désormais en bio, et le secteur fournit 14 % de l'emploi agricole.

Toutefois, le secteur est traversé par une polémique sur le droit ou non de chauffer les serres, ce qui permettrait d’élargir la période de production des fruits et légumes bio, mais entraînerait une surconsommation d’énergie.

Les grandes cultures en bio progressent de 31 %

Le record de production du bio pour 2018 porte avant tout sur les grandes cultures (céréales, oléagineux, et légumes secs) qui rattrapent leur retard avec un bond de 31 % de ces surfaces agricoles en bio par rapport à 2017, soit 513 000 hectares.

"En 2013, seulement 1 % des grandes cultures en France étaient bio, aujourd'hui nous en sommes à 4,3 %", salue Florent Guhl. Une hausse permise notamment par l'augmentation importante des capacités de traitement et de stockage dédiées, l'ouverture de silos et de moulins spécifiquement consacrés aux blés bio pour éviter les contaminations avec les blés contenant des résidus de pesticides.

Pour parvenir à 15 % de la surface utile agricole en bio fin 2022, l'agence estime que 8 % des grandes cultures devront être en bio. Dans le domaine des légumes secs, 40 % le sont déjà.

La part des vignobles bui augmente de 20 %

En viticulture, le bond est également très important (+20 % sur un an), avec 12 % du vignoble en bio en 2018. Pour encourager les vignerons à ne plus utiliser de pesticide, un label CAB (conversion agriculture biologique), une étiquette blanche sur fond bleu, a été créé.

Ce logo permet au viticulteur d'expliquer au consommateur qu'il est engagé dans le processus bio le temps de la transition qui dure trois ans. "14 000 nouveaux hectares de vigne vont être en conversion bio l'an prochain", indique Florent Guhl.

Dans l'arboriculture fruitière, les surfaces de fruits à noyaux ont progressé de "façon spectaculaire", note l'Agence. Les prunes et les pêches bio destinées à la transformation ont fait un bond de 40 %. En élevage, les effectifs de poules pondeuses bio ont progressé de 31 % entre 2017 et 2018, mais elles ne représentent encore que 13 % du total du cheptel.

L'explosion de la consommation a pour l'instant permis de contenir les deux fléaux redoutés par les historiques du secteur : une importation massive de produits bio pour satisfaire la demande, ou au contraire une industrialisation de la production française.

Avec AFP