Vingt-trois anciens ministres socialistes ont interpellé le PS pour se plaindre de propos de Raphaël Glucksmann, la tête de liste PS/Place Publique pour les Européennes, portant sur François Mitterrand et le génocide rwandais.
Raphaël Glucksmann, la tête de liste PS/Place Publique pour les Européennes, s’est attiré les foudres d’anciens ministres socialistes. Dans une lettre datée du 9 mai, adressée au Premier secrétaire Olivier Faure et révélée par le Canard enchaîné, 23 d’entre eux ont interpellé le PS pour critiquer ses propos sur François Mitterrand et le génocide rwandais.
Ils s'y émeuvent de deux déclarations de Raphaël Glucksmann. La première aurait été prononcée en janvier : "François Mitterrand a porté de la manière la plus radicale et la plus abjecte la politique de la France au Rwanda". La seconde, le 6 avril, aurait été dite en marge de son meeting à Toulouse. L'ancien président aurait été, selon le fondateur de Place Publique, "complice du génocide au Rwanda", perpétré par les Hutus et qui a fait plus de 800 000 morts parmi les Tutsis entre avril et juillet 1994.
"Retirer ses insultes et accusations infondées"
"Comment peut-on porter un tel jugement, alors que la France a été [...] le seul pays, dès le feu vert donné par l'ONU, à mener une opération humanitaire en 1994, pendant le génocide, pour sauver des vies, pendant que le monde entier restait indifférent ?", écrivent les ex-ministres dont Hubert Védrine, Bernard Cazeneuve, Jack Lang, Michel Charasse, Elisabeth Guigou, Edith Cresson ou encore Roland Dumas.
La politique française au Rwanda "peut être critiquée" mais "rien, absolument rien, ne peut justifier les accusations de ‘complicité de génocide’ relayées par M. Glucksmann, alors qu'il s'exprime aujourd'hui au nom des socialistes", poursuit le courrier. Ses signataires demandent à Olivier Faure "de convaincre Raphaël Glucksmann de retirer ses insultes et accusations infondées envers François Mitterrand", et "en cas de refus" qu'il "trouve les formes appropriées pour désavouer ses propos".
Interrogé sur ces propos lors d'une émission de Radio J, le 5 mai, le candidat ne les avait pas démentis, déclarant : "La France a armé, soutenu financièrement et politiquement les génocidaires", alors que "François Mitterrand était président de la République". "Je m'inscris dans les pas de François Mitterrand sur la construction européenne, la peine de mort, les mesures sociales de 1981, pas dans la politique africaine de la France", s'était-il défendu.
Avec AFP