
Après avoir rencontré deux de ses avocats, Abdullah Ocalan, chef historique de la rébellion kurde, emprisonné en Turquie, a exhorté lundi les Forces démocratiques syriennes à éviter un conflit armé en Syrie.
Pour la première fois depuis 2011, Abdullah Ocalan, le chef historique de la rébellion kurde qui purge une peine de prison à vie en Turquie, a rencontré deux de ses avocats, ont indiqué ses défenseurs, lundi 6 mai. Cette rencontre a eu lieu le 2 mai dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul, où il est incarcéré, ont-ils précisé.
L'entrevue "a duré environ une heure", a déclaré l'un des avocats qui l'a rencontré, Rezan Sarica, lors d'une conférence de presse à Istanbul. Les défenseurs d'Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie depuis 1999, ont en outre relayé un message de sa part exhortant des partisans en grève de la faim à ne pas mettre leur vie en danger par leur action.
Un conflit à éviter en Syrie
Le chef kurde a également encouragé les Forces démocratiques syriennes (FDS) à rechercher en Syrie d'autres solutions qu'un conflit armé, selon un communiqué rendu public par ses avocats. Il a notamment suggéré à cette alliance arabo-kurde, en lutte contre le groupe État islamique, de prendre en compte les préoccupations d'Ankara concernant la situation en Syrie, ont ajouté ses avocats.
Les FDS comptent en leur sein les YPG (Unités de protection du peuple), milices kurdes syriennes en qui Ankara voit le prolongement dans ce pays du PKK. Le Parti des travailleurs du Kurdistan mène une insurrection depuis 1984 dans le sud-est de la Turquie et est considéré par une grande partie de la communauté internationale, dont la Turquie, comme un groupe terroriste.
Ocalan, figure de la rébellion kurde
Malgré un isolement quasi total, Abdullah Ocalan reste une figure de référence pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'État a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Il a été condamné à mort le 29 juin 1999 pour trahison et tentative de diviser la Turquie, mais sa peine a été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité, après l'abolition de la peine de mort en Turquie.
Selon le parti prokurde HDP, quelque 3 000 prisonniers sont actuellement en grève de la faim pour réclamer l'assouplissement des conditions de sa détention. La plupart ont rejoint le mouvement ces dernières semaines par solidarité avec une députée prokurde, Leyla Güven, qui refuse de s'alimenter depuis novembre dernier.
Avec AFP