Dix jours après la destitution d'Omar el-Béchir, le Soudan se cherche un avenir. De jour comme de nuit, des milliers de manifestants s'organisent devant le QG de l'armée. Ils réclament maintenant un transfert rapide du pouvoir au civil.
Il est 21 heures. Mais les habitants de Khartoum affluent toujours vers le lieu des manifestations. Ils vont y camper toute la nuit. Pour plus de sécurité, des bénévoles organisent des contrôles éclairés à la lueur des téléphones. Tout le monde est fouillé.
"Je cherche des objets pointus, comme des couteaux, des stylos, des coupe-ongles ou tout ce qui pourrait blesser les révolutionnaires. On prend tout, et on le leur rend quand ils repartent", explique Ibrahim Omer, bénévole du service de sécurité. “Il y a déjà eu des accidents, on a trouvé des partisans de Béchir, des membres de ses services. Ils transportaient ce genre de choses.”
L'ambiance est plus détendue une fois ces barrages passés. Les manifestants se regroupent pour chanter des chansons, quand d'autres visitent les mémoriaux des martyrs de la lutte contre le régime.
Certains ont installé des matelas, et des concerts sont organisés pour inciter les manifestants à rester tardivement. De par leur présence, les manifestants maintiennent la pression sur le Conseil de transition militaire. En restant 24 heures sur 24 sur place, ils envoient un message : leur désir de démocratie est plus fort que tout.