À moins de deux mois des élections européennes, France 24 a lancé un "Bus de l’Europe" pour sillonner dix pays européens. Quatre reporters embarqués vont à la rencontre des électeurs. Quatrième escale : Budapest, en Hongrie.
À quelques semaines des élections européennes du 26 mai, des affiches anti-européennes et anti-immigration fleurissent un peu partout en Hongrie. "Le gouvernement dépense des sommes colossales pour alarmer les gens sur l'immigration", commente Daniel, étudiant de 26 ans, au micro de France 24.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban va une nouvelle fois profiter du scrutin européen pour tirer à boulets rouges sur la vision "libérale" des pays de l’ouest de l’Union européenne. "Les Britanniques s'en vont, les migrants arrivent, c'est le bilan de la Commission Juncker", a notamment lancé le leader du Fidesz lors du lancement de la campagne de son parti, début avril.
Viktor Orban pour la "survie de la civilisation chrétienne"
Pour lui, les défis à venir de l'Europe s’articulent autour de "la lutte contre l’immigration et la survie de la civilisation chrétienne". Pour y parvenir, il a annoncé des mesures pour favoriser une hausse des naissances dans le pays, comme des subventions pour l’achat d’un véhicule ou la suppression de l’impôt sur le revenu pour les femmes qui élèvent au moins quatre enfants.
Sa politique nationale-conservatrice est sous le feu des critiques de Bruxelles depuis plusieurs années, entre le mur de barbelés érigé en 2017 le long de la frontière avec la Serbie voisine et la loi de placement en détention systématique des demandeurs d'asile. Mais elle bénéficie aussi de soutiens au sein des partis de gouvernement en Autriche et en Italie.
Le Fidesz suspendu du PPE
Reste que l'avenir du Fidesz au sein de sa famille, le Parti populaire européen (PPE), est incertain. Il a été suspendu par le groupe, qui réunit les chrétiens-democrates allemands (CDU/CSU) et Les Républicains français, après des accusations de violations du principe de l’État de droit. De son côté, Viktor Orban, 55 ans, n'exclut pas de s'allier à des formations plus conservatrices ou d'extrême droite à l'issue du scrutin européen.
À l'échelle nationale, la politique du dirigeant hongrois, et notamment la législation autorisant les entreprises à exiger de leurs salariés jusqu’à 400 heures supplémentaires de travail, a poussé les Hongrois à descendre régulièrement dans les rues pour manifester. Néanmoins, le parti de Viktor Orban, le Fidesz, reste en tête des intentions de vote.
Une publication partagée par Anaïs Guérard (@anacocto) le 14 Avril 2019 à 4 :32 PDT
Nombre d’habitants : 9,86 millions*
Nombre de députés à élire : 21 (=)**
Entrée dans l’Union européenne : 2004*
Membre de la zone euro : pas de date fixée (entrée dans l’espace Schengen : 2007)*
Majorité actuelle au gouvernement : coalition de la Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz) et du Parti populaire démocrate-chrétien (KNDP)
Mode de scrutin : les eurodéputés hongrois sont élus au scrutin proportionnel, et les sièges sont répartis entre les listes ayant dépassé 5 % des suffrages exprimés.
Sources : *Eurostat et **Fondation Robert Schuman