Donald Trump a bloqué mardi une résolution du Congrès qui demandait l'arrêt du soutien américain à la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen. C'est la deuxième fois que le président oppose son veto à un vote des élus américains.
La décision était attendue. Donald Trump a fait usage de son droit de veto présidentiel, mardi 16 avril, pour bloquer une résolution adoptée ce mois-ci par le Congrès américain demandant que les États-Unis cessent de soutenir la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen.
"Cette résolution est une tentative inutile et dangereuse d'affaiblir mes prérogatives constitutionnelles, mettant en danger les vies de citoyens et militaires américains, à la fois aujourd'hui et dans le futur", a déclaré Donald Trump dans un message relayé par la Maison Blanche.
Plusieurs parlementaires républicains avaient joint leur voix à celles des démocrates pour soutenir la résolution demandant à ce que l'armée américaine mette fin à son implication dans le conflit au Yémen. Un camouflet pour le président américain, compte tenu de sa majorité au Sénat.
Deux tiers des voix au Congrès nécessaires
Des élus ont dit estimer que le rôle des États-Unis au Yémen violait l'obligation constitutionnelle voulant que le Congrès, et non le président, valide toute entrée en guerre. Ils entendaient aussi envoyer un message fort à Riyad pour son implication dans la crise humanitaire au Yémen et pour l'assassinat du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi en octobre dernier.
La Maison Blanche a justifié mardi le soutien des États-Unis à la coalition : "C'est notre devoir de protéger la sécurité des plus de 80 000 Américains qui résident dans certains pays de la coalition qui ont été victimes d'attaques de Houthis depuis le Yémen."
Pour outrepasser ce veto présidentiel, la résolution devra obtenir au moins deux tiers des voix au Sénat et à la Chambre lors d'un éventuel nouveau vote, soit plus de soutien que le texte n'en a obtenu lors de son adoption.
C'est la deuxième fois que Donald Trump se retrouve obligé d'opposer son veto à un texte voté par le Congrès : en mars, ce dernier avait bloqué la procédure d'urgence qu'il avait décrétée pour débloquer des fonds dédiés à la construction du mur qu'il souhaite ériger à la frontière avec le Mexique.
Avec AFP et Reuters