Le président Macky Sall a décidé samedi de doter le Sénégal d'un régime présidentiel. En supprimant la fonction de Premier ministre, le chef de l'État aura une prise directe sur la direction des politiques publiques.
Quatre jours après le début de son second mandat, le président Macky Sall a décidé samedi d’entamer une réforme des institutions du Sénégal et de supprimer la fonction de Premier ministre pour établir un régime de type présidentiel.
Le président sénégalais "a jugé approprié de reconsidérer le niveau que constitue la fonction de Premier ministre pour être lui-même au contact direct avec les niveaux administratifs chargés de la mise en œuvre" de ses politiques, a déclaré en direct à la télévision l'actuel secrétaire général de la République, Maxime Jean Simon Ndiaye.
Le président, qui se définit comme un libéral social, a reconduit samedi son Premier ministre depuis 57 mois, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et l’a chargé de constituer un gouvernement "resserré" et "recentré sur les missions essentielles de l'État".
Une réforme des institutions
Macky Sall l'a aussi chargé d'une réforme de la gouvernance, qui sera présentée à l'Assemblée nationale, où il dispose d'une confortable majorité. Cette réforme "passera par la suppression de l'échelon intermédiaire de Premier ministre", a expliqué Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui a également été nommé ministre d'État et secrétaire général de la République.
Lorsque le poste de Premier ministre aura été supprimé, "la deuxième fonction qui m'a été confiée prendra le dessus", a-t-il précisé, en évoquant son rôle de secrétaire général de la République, une fonction qui dépend directement du chef de l'État.
Macky Sall, 57 ans, a vu dans sa réélection la validation de son plan Sénégal émergent (PSE), qui s'est notamment traduit par une politique de grands travaux tels que la construction d'un nouvel aéroport international, d'une ville nouvelle aux portes de Dakar ou d'un train express régional.
Avec AFP