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Accusé de gestes déplacés, l’ancien vice-président américain Joe Biden promet d’être "plus attentif"

Après avoir été accusé par plusieurs femmes de gestes déplacés, Joe Biden, ancien vice-président et potentiel candidat à la présidentielle de 2020, a promis mercredi d’être "plus attentif" dans ses relations avec les femmes.

L'ancien vice-président américain, Joe Biden, tente de désamorcer la polémique. Il a promis mercredi 3  avril, d'être "plus attentif" dans ses relations avec les femmes, après avoir été accusé par plusieurs d'entre elles de gestes déplacés. Des accusations qui pourraient nuire à son éventuelle candidature à la présidentielle de 2020.

"Les normes sociales changent. Je le comprends et j'ai entendu ce que disent ces femmes" a exprimé dans un tweet l’homme politique âgé de 76   ans, reconnaissant que les sensibilités avaient évolué dans la société américaine depuis le début du mouvement anti-harcèlement #MeToo.

Social norms are changing. I understand that, and I’ve heard what these women are saying. Politics to me has always been about making connections, but I will be more mindful about respecting personal space in the future. That’s my responsibility and I will meet it. pic.twitter.com/Ya2mf5ODts

  Joe Biden (@JoeBiden) 3 avril 2019

Baisers esquimau et longues accolades

Joe Biden, connu pour être volontiers tactile, notamment avec les femmes, s'était déjà défendu dimanche dernier de tout geste "inapproprié".

En effet, la semaine dernière, Lucy Flores, ancienne élue du Nevada, avait raconté l’anecdote selon laquelle Joe Biden l'avait embrassée "sur le haut de la tête" alors qu'il se tenait derrière elle lors d'un meeting de campagne en 2014.

Un témoignage qui n’est pas isolé. Lundi 1er   avril, Amy Lappos a surenchéri, racontant au quotidien Hartford Courant que l’ancien vice-président de Barack Obama avait frotté son nez contre le sien dans une sorte de baiser esquimau en 2009. "Pendant qu'il me tirait vers lui, j'ai cru qu'il allait m'embrasser sur la bouche", a-t-elle ajouté.

Dans le New York Times, d'autres femmes ont raconté des moments de gêne vécus face à Joe Biden. Caitlyn Caruso, qui a évoqué une main sur la cuisse et une "accolade un peu trop longue" lors d'un débat sur les violences sexuelles à l'université du Nevada en 2016, alors qu'elle était âgée de 19   ans. Mais aussi l'écrivaine DJ   Hill, âgée de 59   ans, qui s'est dite "très gênée" quand elle a senti la main du vétéran de la politique américaine descendre le long de son dos alors qu'ils se faisaient prendre en photo lors d'une réunion de levée de fonds en 2012.

"Les frontières de l'espace personnel ont bougé"

Si Joe Biden tente d’étouffer la polémique, c’est que celle-ci arrive au mauvais moment. En effet, s'il n'est pas officiellement candidat à la Maison Blanche, ce dernier domine les sondages dans le camp démocrate.

"J'essaie toujours de créer une relation humaine, je serre des mains, j'enlace les gens, je prends les hommes et les femmes par les épaules en leur disant ‘tu peux le faire’", explique celui qui a été sénateur du Delaware pendant 32   ans, dans la vidéo accompagnant son message sur Twitter.

"Les frontières de l'espace personnel ont bougé, je le sais, j'entends ce qu'elles [les accusatrices] disent et je serai plus attentif, c'est ma responsabilité", assure celui qui est à l'origine d'une importante loi contre les violences faites aux femmes en 1994.

Soutien de plusieurs femmes

Une campagne de "calomnies et de manipulation". C’est ainsi que l’équipe de Joe Biden a dénoncé la diffusion d'images le représentant dans des situations pouvant paraître déplacées avec des femmes.

Celui-ci a toutefois reçu le soutien de plusieurs femmes, dont l'actrice et égérie du mouvement #MeToo, Alyssa Milano, mais aussi de Stephanie Carter, épouse de l'ex-ministre de la Défense Ashton Carter, qu'il tenait par les épaules sur une photo de 2015 ayant refait surface.

Avec AFP