
À la une de la presse, ce lundi 25 mars, le résumé de l'enquête aux États-Unis du procureur spécial Robert Mueller sur la "collusion" présumée entre Donald Trump et la Russie, lors de la campagne présidentielle de 2016. Une synthèse livrée par le ministre de la Justice qui conclut à une absence de "collusion". La presse s'intéresse également à la visite de Xi Jinping en France, au Brexit, et à un futur musée du vagin à Londres.
À la une de la presse, la publication, dimanche, aux États-Unis, par le ministre de la Justice, d’un résumé de l’enquête sur des interférences russes présumées dans la campagne présidentielle de 2016.
Cette synthèse de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller indique que celui-ci n’a pas trouvé la preuve d’une "collusion entre Donald Trump et la Russie", d’après The New York Times. Le quotidien rapporte que le président a réagi en se disant "exonéré" de tout soupçon, une déclaration quelque peu exagérée, selon le NYT, puisque l’enquête n’aurait pas réussi à écarter définitivement la possibilité que Donald Trump ait tenté de faire "obstruction" à la justice. Quoi qu’il en soit, ces conclusions constituent une indéniable victoire pour le président américain, qui présentait jusque-là l’enquête de Robert Mueller comme "la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire des États-Unis". Et c’est une douche glacée pour ses détracteurs, dont The New York Daily News, qui le baptiste pour l’occasion "Teflon Don", Donald "étanche comme le téflon" dont on fait les poêles. Le tabloïd new-yorkais ironise sur la façon dont le patron de la Maison Blanche s’est "immédiatement vanté" d’être "totalement exonéré" par Mueller, dont l’enquête ne nie pas, rappelons-le, qu’il y a bien eu des interférences russes dans la campagne des démocrates en 2016.
Les démocrates exigent d’ailleurs la publication de la totalité du rapport Mueller, au nom de la transparence. Cette requête est relayée notamment par The Washington Post, qui a lui-même beaucoup enquêté sur une possible collusion entre Donald Trump et la Russie. Pour The Wall Street Journal, en revanche, la messe est dite : "La théorie du complot selon laquelle Donald Trump ou ses équipes auraient conspiré avec les Russes pour voler la présidentielle américaine est une illusion", assène le quotidien, en déclarant que les Américains devraient être "satisfaits d’en finir" une bonne fois pour toutes avec cette affaire. Ce qui n’est pas fini, loin de là, c’est le règlement de comptes entre médias, entre les anti et les pro-Trump, qui demandent à ses détracteurs de présenter leurs excuses. D’après Politico, les médias acquis au président comparent le "Russiagate" à la façon dont certains médias américains avaient couvert l’affaire des soi-disant armes de destruction massives irakiennes, une couverture présente comme "le pire échec de l’histoire contemporaine du journalisme".
En France, il est bien sûr beaucoup question de la visite d’État de Xi Jinping. Après son dîner, dimanche soir, avec le président chinois sur la côte d’Azur, Emmanuel Macron a répondu aux questions de Nice-Matin, où il prie notamment les habitants de la région de l’excuser pour les embouteillages monstres provoqués par cette visite. Voilà pour les amabilités. Pour le reste, Les Échos évoquent une visite "sous tension politique", et la volonté des Européens de "muscler leur réponse" face aux ambitions de Pékin, avant le sommet UE-Chine du 9 avril prochain. Étrangement, L'Opinion annonce à la fois que les membres de l’Union se sont effectivement "entendus pour adopter une stratégie commune à l’égard de Pékin", et qu’ils sont "désunis face au défi chinois". Le journal en veut pour preuve la récente association de l’Italie au projet des "nouvelles routes de la soie" mené par la Chine. Qu’en pense-t-on à Pékin ? À en croire The Global Times, non seulement la Chine n’aurait "jamais voulu diviser l’Europe", mais le renforcement de ses liens avec les pays de l’UE serait un "élement-clé de leur (propre) intégration", dans la mesure où ses investissements permettraient à certains d’entre eux, comme le Portugal, l’Italie et la Grèce, de "mettre un terme à leur marginalisation économique", au sein de l’UE.
Mais les Européens n’ont pas besoin de la Chine pour se diviser, comme en témoigne le Brexit. Alors que Bruxelles et Londres sont en plein bras de fer, les conservateurs britanniques n’en finissent plus de se déchirer. The Sun semble bien décidé à lâcher Theresa May : "La Première ministre a fait preuve de courage, mais pour parvenir à faire approuver son accord avec l’UE, et mettre en œuvre le Brexit, elle doit démissionner". Au cas où Theresa May n’aurait pas compris le message, son meilleur ennemi enfonce le clou une nouvelle fois – on parle bien sûr de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui se verrait bien reprendre le volant du Brexit et accuse carrément Theresa May, dans The Daily Telegraph, d’être une "poule mouillée" qui n’aurait pas le courage, en réalité, de quitter l’UE. Cette opinion est partagée chez les Tories, où personne, cependant, ne semble réellement décidé à tuer le premier Theresa May. Morland, pour The Times, montre les renards conservateurs assiégeant le poulailler de Theresa May, mais pas du tout pressés d’y entrer les premiers. "J’y vais si quelqu’un d’autre y va d’abord. Moi aussi. Moi je n’entre pas le premier. Hors de question", déclarent les renards.
Un mot, avant de nous quitter, de cette campagne lancée outre-Manche sur les réseaux sociaux, pour récolter 350 000 euros. Cette somme est destinée à ouvrir le premier musée du vagin à Londres, d’après The Independent, qui précise que cet établissement aura pour but, entre autres, de lever les nombreux tabous qui entourent l’organe féminin. Honni soit qui mal y pense…
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