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Un court report du Brexit est "possible" juge Donald Tusk

Donald Tusk, président du Conseil européen, a jugé mercredi possible d'accorder au Royaume-Uni un bref report de sa rupture avec l'Union, à condition que la Chambre des communes approuve l'accord de sortie que Londres et Bruxelles ont conclu.

En réponse à la demande de Theresa May, Premier ministre du Royaume-Uni, d’un report du Brexit au 30 juin prochain, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a évoqué la possibilité d’un report sous certaines conditions. Mercredi 20 mars, il a affirmé que les dirigeants des pays de l'Union européenne (UE) étaient prêts à accorder au Royaume-Uni une "courte extension" de la période précédant son départ s'il y a "un vote positif" des députés britanniques sur l'accord de Brexit déjà négocié avec Theresa May.

"À la lumière des consultations que j'ai conduites ces derniers jours" avec les dirigeants des 27, "je crois qu'une courte extension sera possible mais elle sera conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des communes", a-t-il déclaré devant la presse.

Un court report du Brexit est "possible" juge Donald Tusk

30 juin, date trop tardive

"La question reste ouverte quant à la durée d'une telle extension", a cependant ajouté Donald Tusk, alors que la dirigeante britannique a demandé un report jusqu'au 30 juin. Une date trop tardive de l’avis de plusieurs États membres, et qui fait peser de "graves risques politiques et juridiques" pour l'UE, selon la Commission européenne.

La demande de report du Brexit devra être acceptée à l'unanimité par les dirigeants des 27, qui se réunissent jeudi 21 mars à Bruxelles pour un sommet.

"S'ils approuvent mes recommandations et qu'il y a un vote positif à la Chambre des communes la semaine prochaine, nous pouvons finaliser et formaliser la décision sur l'extension dans une procédure écrite" ultérieurement, a ajouté le président du Conseil européen. Celui-ci n'a toutefois pas exclu la nécessité d'organiser un nouveau sommet "la semaine prochaine".

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  Donald Tusk (@eucopresident) 20 mars 2019

Après deux votes négatifs, Theresa May a annoncé qu'elle avait l'intention de représenter "dès que possible" l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles aux députés, avec des modifications, sans préciser de date.

"Même si l'espoir d'un succès final peut paraître frêle, voire illusoire, et bien qu'une fatigue du Brexit soit de plus en plus visible et justifiée, nous ne pouvons renoncer à rechercher jusqu'au tout dernier moment une solution positive", a réagi Donald Tusk après une conversation téléphonique avec Theresa May.

La France, elle, a déjà averti qu'elle s'opposerait à ce report s'il n'était pas justifié par une stratégie "crédible".

Un an et demi de négociations et deux rejets

Le risque demeure donc dans un divorce brutal entre Londres et l'Union européenne, un scénario aux conséquences économiques redoutées d'un côté comme de l'autre.

"Même si l'espoir d'un succès final peut paraître frêle, voire illusoire, et bien qu'une fatigue du Brexit soit de plus en plus visible et justifiée, nous ne pouvons renoncer à rechercher jusqu'au tout dernier moment une solution positive", a déclaré Donald Tusk.

Le traité de retrait de l'UE, péniblement conclu à l'issue d'un an et demi de négociations, a été rejeté massivement à deux reprises par les députés britanniques.

Malgré ces cuisantes défaites, Theresa May souhaite "présenter une nouvelle fois à la Chambre" ce texte et ce "aussi vite que possible". Toutefois, pour être soumis au vote des députés, le président de la Chambre des communes, John Bercow, a prévenu que l'accord devra être "substantiellement" différent.

En obtenant un report du Brexit au 30 juin, Theresa May compte éviter au Royaume-Uni de participer aux élections européennes fin mai, une perspective qu'elle considère "inacceptable", près de trois ans après le référendum de juin 2016 qui a décidé du Brexit.

"En tant que Première ministre, je ne suis pas disposée à repousser le Brexit au-delà du 30 juin", a-t-elle déclaré, laissant planer l'hypothèse de sa démission.

Avec AFP