À Belgrade, l'opposition manifeste depuis décembre accusant le président Aleksandar Vucic de dérives autoritaires. Un groupe de protestataire est parvenu à entrer samedi dans le bâtiment de la télévision nationale.
Des milliers d'opposants se sont rassemblés, dimanche 17 mars, autour de la présidence serbe à Belgrade pour protester contre le chef de l'État, Aleksandar Vucic, qu'ils accusent d'autoritarisme et de museler les médias. La veille au soir, un groupe d'opposants était parvenu à faire irruption dans le bâtiment de la télévision nationale (RTS). Ils ont exigé de s'adresser à l'antenne à la population, selon des images diffusées en direct.
Another protest today, this time in front of the Presidency. #1od5miliona pic.twitter.com/XAH3AErO1Q
Nick Ashdown (@Nick_Ashdown) 17 mars 2019Parmi les quelques dizaines d'opposants entrés dans la RTS se trouvaient plusieurs leaders de l'opposition, notamment l'ancien maire centriste de Belgrade, Dragan Djilas, et un responsable et député d'un parti d'extrême droite souverainiste, Bosko Obradovic, selon des images diffusées par la chaîne privée N1. Ils accusent la RTS d’être inféodée au pouvoir et réclament d’y bénéficier de plus de temps d'antenne.
Belgrade #1od5miliona protesters entered the building of the Serbian public broadcaster RTS, refusing to leave until they appear live in the programme.
At the same time, riot police blocked the stairs inside RTS, to stop more demonstrators from entering.
???? @BalkanInsight pic.twitter.com/zwwfDIKA8r
Dans une déclaration diffusée par la RTS, le ministre l'Intérieur Nebojsa Stefanovic a dénoncé l’infiltration dans les locaux de la télévision nationale. Selon les images de N1, peu avant 22 h, des policiers avaient entrepris d'évacuer les opposants.
Les Serbes dans la rue contre la dérive autoritaire d’Aleksandar Vucic
Auparavant, comme chaque semaine, des milliers de personnes avaient défilé dans le calme dans le centre de Belgrade. Les manifestants se mobilisent aussi dans des dizaines d'autres villes réclamant la démission des dirigeants de la RTS. Ces protestations ont commencé il y a plus de trois mois en réaction à la brutale agression du chef de la Gauche de Serbie, Borko Stefanovic, survenue le 23 novembre dernier.
L'opposition manifeste tous les samedis depuis le 8 décembre pour dénoncer les dérives autoritaires du président Aleksandar Vucic, ultranationaliste devenu pro-européen, qui rejette ces accusations .
L'an dernier, la Commission européenne avait exprimé des inquiétudes sur la liberté des médias en Serbie, accusations également rejetées par le président, qui entend conduire son pays à l'adhésion à l'UE.
Avec AFP