Les manifestations contre le prolongement du mandat d’Abdelaziz Bouteflika se poursuivent en Algérie. Élèves et enseignants défilent de nouveau dans les rues de la capitale mercredi.
"Les temps ont changé, nous sommes le pouvoir, vous êtes le désespoir. Dégagez !", pouvait-on lire sur les pancartes tenues par les élèves algériens qui défilaient, mercredi 13 mars, dans le centre-ville d'Alger. Un millier d'enseignants et leurs élèves se sont rassemblés pour manifester ensemble contre le prolongement sine die du 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika.
Les enseignants ont commencé à protester les premiers dans la matinée, avant d'être progressivement rejoints par de nombreux élèves, privés de cours, a expliqué un enseignant à l'AFP.
#direct Des lycéens et collégiens se sont rassemblés à la Grande Poste pour contesté le prolongement du 4e mandat.#Algérie pic.twitter.com/FWNVP2EoJy
Hamdad Nadir (@NadirHamdad) 13 mars 2019"Nous nous sommes retrouvés ensemble par hasard", enseignants et lycéens, expliquait avec le sourire Driss, la quarantaine, professeur dans un lycée d'Alger, après un selfie avec certains de ses élèves. "C'est important pour nous les profs d'être mobilisés" contre l'extension du mandat du chef de l'État, "il s'agit de l'avenir de nos enfants", a-t-il dit à l'AFP.
"Non au prolongement du 4e mandat" ou "un meilleur avenir pour nos enfants", proclamaient d'autres pancartes brandies par des professeurs.
Les collèges et lycées au ralenti en Algérie
Parmi les élèves présents, figuraient de nombreux lycéens mais aussi des élèves en âge d'être collégiens. Les établissements secondaires tournent au ralenti depuis quatre jours en Algérie.
En ce moment rue Didouche Mourad #Alger policiers anti émeutes bloquent le passage à des lycéens qui manifestent pic.twitter.com/oHo7NRY2Qa
Khaled Drareni (@khaleddrareni) 13 mars 2019Les enseignants ont manifesté dans les 48 wilayas (préfectures) du pays au cours de marches d'ampleurs diverses, a de son côté affirmé à l'AFP Idir Achour du syndicat CLA (Conseil des Lycées d'Algérie).
Plusieurs localités restent, par ailleurs, touchées par une grève générale, lancée dimanche et très inégalement suivie.
La contestation ne faiblit pas depuis que le président Bouteflika a annoncé lundi soir renoncer à briguer un 5e mandat et reporter la présidentielle prévue le 18 avril. Le chef d’État a ainsi prolongé sine die son mandat actuel jusqu'à une présidentielle devant être organisée à l'issue d'une Conférence nationale, dans des délais inconnus.
En annonçant sa candidature à la présidentielle, le président Bouteflika a déclenché, une contestation inédite depuis son élection à la tête de l'État il y a 20 ans et ininterrompue depuis bientôt trois semaines.

Avec AFP