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Défiant Nicolas Maduro, Juan Guaido promet de "sortir le Venezuela de la pénombre"

L'opposant Juan Guaido a promis, mardi à Caracas, de "sortir le Venezuela de la pénombre", alors qu'une panne d'électricité géante continue d'affecter la population. Nicolas Maduro a lui estimé avoir gagné la "guerre électrique".

Au sixième jour de la panne d’électricité géante qui prive le Venezuela de ses services de base, Juan Guaido s’est adressé à la foule de Caracas, mardi 12 mars. L’opposant de Nicolas Maduro, qui est reconnu président par plusieurs pays dont les États-Unis, a promis de "sortir le Venezuela de la pénombre, très vite".

"Si se puede! Oui c'est possible !", "Nous sommes là ! nous n'avons pas peur !", a scandé la foule, plusieurs milliers de personnes rassemblées sur le parcours entamé au son des sifflets et des casseroles.

Tandis que les communications revenaient dans la métropole, le gouvernement a affirmé que le courant était rétabli dans la plupart des États, à l'exception du grand ouest et de certains États du centre. Mais les communications restaient difficiles depuis Caracas avec les autres villes du pays.

Madudro proclame victoire dans la "guerre électrique"

Mardi soir, le président Nicolas Maduro a de son côté proclamé la "victoire" dans la "guerre électrique" lancée selon lui par le Pentagone, depuis "Houston et Chicago". Il a annoncé la création d'une "commission d'enquête présidentielle" pour laquelle il sollicitera "l'aide de l'ONU, de la Chine, de la Russie, de l'Iran, de Cuba, pays qui ont une grande expérience des cyber-attaques", a-t-il souligné.

Lundi soir, le chef de l'État contesté avait lancé un appel à la "résistance active" de ses partisans, et cité nommément les "colectivos", des groupes citoyens dont certains agissent en véritables milices, circulant par paires, à moto. "Il nous menace! C'est tout ce qui lui reste", a rétorqué Juan Guaido.

Le face-à-face entre les deux "présidents" du pays s'est encore durci mardi avec une enquête ouverte par le procureur du Venezuela contre l'opposant "pour son implication présumée dans le sabotage du système électrique".

Face à la gravité de la situation, l'opposant avait fait voter lundi par les députés l'état d'alerte - prélude à l'état d'urgence - qui lui permet de forcer l'entrée de l'aide humanitaire stockée aux portes du pays avec l'aide internationale.

Un journaliste libéré

Signe de fébrilité du pouvoir, un journaliste et défenseur des droits humains, Luis Carlos Diaz, a été arrêté pendant plus de 24 heures avant d'être libéré mardi soir. Il a été accusé d'être lié aux attaques contre le système électrique, selon sa famille et le Syndicat national des membres de la presse (SNTP). Aucune charge n'a été officiellement retenue contre lui.

Quant au quotidien, il reste difficile pour la population qui se ravitaille comme elle peut et se lave dans les fontaines des parcs. Le régime a commencé la distribution d'aide mais, dans les quartiers populaires, beaucoup se plaignent de n'avoir rien reçu. Des pillages de supermarchés accompagnés de violence ont été signalés à plusieurs reprises à Maracaïbo, la grande ville pétrolière de l'ouest, où l'essence reste cependant introuvable.

Avec AFP