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L'ONU demande à Paris d'enquêter sur "l'usage excessif de la force" contre les Gilets jaunes

Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, a demandé mercredi "urgemment" à la France une "enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force" pendant les manifestations des Gilets jaunes.

"On n'a pas attendu" l'ONU "pour faire la lumière" sur les faits de violence qui ont émaillé les défilés des Gilets jaunes, a réagi mercredi 6 mars dans la soirée sur BFMTV le Premier ministre français, après la demande des Nations Unies à la France d'une "enquête approfondie". "En France, on a un État de droit", a ajouté Édouard Philippe, estimant qu'"il faudra expliquer à Madame le Haut-Commissaire l'ensemble des faits d'extrême violence" notamment contre "les forces de l'ordre" ou les "biens publics".

Dans un discours prononcé mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, a encouragé "le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et (demandé) urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force".

L’ancienne présidente du Chili a rappelé que "les inégalités touchent tous les pays" et que "même dans des États prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux".

Elle n'a toutefois cité que la France comme pays prospère, mais a dénoncé les répressions violentes des manifestations qui se sont produites récemment au Soudan, au Zimbabwe et en Haïti.

L'IGPN saisie d'une centaine de cas d'accusations de violences policières

"Évidemment nous suivrons les recommandations (de l'ONU) avec la diligence nécessaire", a déclaré un peu plus tôt le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Élysée.

"On a toujours été extrêmement clairs (...), à chaque fois que cela est nécessaire, des enquêtes ont été lancées notamment par l'Inspection générale de la police nationale", a-t-il poursuivi, faisant état de "162 enquêtes ouvertes à la date du 1er mars".

"Il faut, je le dis néanmoins, s'étonner tout de même de se retrouver cité dans une liste entre le Venezuela et Haïti où il y a eu des morts, je le rappelle, des morts nombreux, suite à des manifestations", a-t-il ajouté.

Depuis le début en France du mouvement de contestation des Gilets jaunes, l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a été saisie d'une centaine de cas d'accusations de violences policières. Plusieurs manifestants affirment avoir été blessés par des tirs de lanceur de balle de défense (LBD), une arme qui suscite de vives controverses en France.

Avec AFP