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Une princesse saoudienne devient ambassadrice à Washington

La princesse Rima bint Bandar va devenir la première femme ambassadrice d'Arabie saoudite aux États-Unis, au moment où les relations entre les deux pays sont tendues en raison de l'affaire Khashoggi.

C'est une femme et c'est une première pour l'Arabie saoudite. La princesse saoudienne Rima bint Bandar a été nommée, samedi 23 janvier, ambassadrice aux États-Unis. Elle va remplacer le prince Khaled ben Salmane, frère cadet du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, nommé ministre adjoint de la Défense.

La princesse Rima est la fille du prince Bandar ben Sultan, qui fut ambassadeur aux États-Unis de 1983 à 2005. Considérée comme une avocate des droits des femmes, elle a notamment fait campagne pour une participation accrue de ces dernières dans le sport saoudien.

"La princesse Rima sera la première ambassadrice de l'histoire saoudienne", a tweeté le fondateur de l'Arabia Foundation, un think-tank pro-saoudien, Ali Shihabi, estimant qu'il s'agit d'un "signal fort pour l'intégration des femmes dans le gouvernement et la force de travail" du royaume ultraconservateur.

L'affaire Khashoggi a compliqué les relations

Sa nomination intervient alors que l'image des dirigeants saoudiens a été profondément ternie par l'assassinat par un commando venu de Riyad du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

"La nomination d'une nouvelle ambassadrice est une tentative de Riyad pour donner un nouveau départ à sa relation avec Washington et faire oublier l'affaire Khashoggi, même si dans la pratique cela n'arrivera probablement pas, au moins avec le Congrès", a expliqué à l'AFP Kristian Ulrichsen, chercheur à l'Institut Baker de la Rice University aux États-Unis.

Le Sénat américain a jugé que Mohammed ben Salmane, alias MBS, était "responsable" du meurtre de Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post. Mais Riyad a toujours nié catégoriquement l'implication du prince héritier, mettant en cause des responsables moins haut placés, présentés comme des éléments "incontrôlés" et actuellement devant la justice saoudienne.

Une autre résolution adoptée par les sénateurs américains en décembre appellait le président Donald Trump à "retirer les forces armées américaines des hostilités au Yémen ou affectant le Yémen, sauf les forces américaines engagées dans des opérations visant Al-Qaïda ou des forces associées".

Avec AFP