
Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé vendredi dans plusieurs villes d’Algérie, dont la capitale, pour protester contre le 5e mandat que brigue le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Quelques heurts ont éclaté en fin de journée.
Des milliers de manifestants ont investi vendredi 22 février le centre-ville d’Alger, où toute manifestation est interdite depuis 2001, pour crier leur refus du 5e mandat que brigue le président Abdelaziz Bouteflika. Des manifestations ont également été organisées dans plusieurs autres localités du pays.
#Alger Ce qui s’est produit ce vendredi 20 février 2019 est un tournant dans l’histoire de l’Algérie indépendante, plus de 100.000 personnes jusqu’à 150.000 à 200.000 peut-être ont manifesté pacifiquement contre le 5e mandat. Abdelaziz Bouteflika maintiendra-t-il sa candidature ? pic.twitter.com/744qlSnCt6
Khaled Drareni (@khaleddrareni) February 22, 2019"Pas de 5e mandat", "Ni Bouteflika ni Saïd" (frère du chef de l'État, souvent perçu comme son successeur potentiel), ont scandé les manifestants dont la plupart étaient des jeunes. "Pouvoir assassin !", "Ouyahia, dégage !", ont également chanté les manifestants, en référence au Premier ministre Ahmed Ouyahia.
La police, déployée en nombre, n'est pas intervenue dans l'immédiat. Survolé par un hélicoptère des forces de l'ordre, le cortège, dans lequel plusieurs drapeaux algériens sont visibles, s'est formé à partir de différents points de la ville, à l'issue de la grande prière hebdomadaire musulmane.
Plusieurs appels à manifester ce vendredi contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat à la présidentielle - qu'il apparaît assuré de remporter - ont éclos ces derniers jours sur les réseaux sociaux, sans que le mouvement n'apparaisse pour l'heure très structuré.
Manifestations dans le reste du pays
Plusieurs autres rassemblements ont été signalés dans la journée notamment à Tizi Ouzou et à Béjaïa (nord), à Annaba (nord-est) ou Ouargla (est), selon des sites d'information algériens.
"Un imposant rassemblement a eu lieu devant le Palais de la culture de Béjaia", rapporte le quotidien francophone El Watan sur son site internet. À Ouargla, "des milliers de manifestants ont scandé 'le peuple veut la chute du régime'", selon le journal.
Constantine #Algerie pic.twitter.com/7pSDwM2bNe
sami (@noxsami) February 22, 2019La presse algérienne fait également état de protestations d'ampleur variable dans la matinée à Oran, deuxième ville du pays à environ 400 km à l'ouest d'Alger, à Tiaret, Relizane et Sétif (nord).
Quelques heurts ont éclaté en fin de journée à Alger entre la police et des manifestants se dirigeant vers la présidence de la République. Repoussés une première fois, les manifestants, bloqués par un cordon de police, par des tirs de gaz lacrymogènes, ont répliqué par des jets de pierre et de projectiles divers contre les policiers.
Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, a annoncé le 10 février dans une lettre-programme à la Nation qu'il briguerait un 5e mandat lors de la prochaine présidentielle, mettant fin à des mois d'interrogations sur ses intentions.
Avec AFP