À la une de la presse, ce mardi 22 janvier, le traité franco-allemand qui doit être signé à Aix-la-Chapelle pour "consolider" les liens entre la France et l'Allemagne, dans un contexte de désunion… de l'Union européenne.
À la une de la presse, la signature ce mardi par Angela Merkel et Emmanuel Macron, d’un nouveau traité de coopération et d’intégration entre l’Allemagne et la France.
Cinquante-six ans après le traité de réconciliation de Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, ce nouveau texte franco-allemand sera signé à Aix-la-Chapelle – la ville allemande symbole de l'Europe, où Charlemagne a été couronné, rappelle La Croix. D’après le journal, le traité d’aujourd’hui n’aurait "plus seulement pour but la coopération, mais la convergence entre les deux pays", et viserait à "consolider" le lien entre la France et l’Allemagne. Une relation privilégiée qu’Emmanuel Macron et Angela Merkel "entretiennent avec sagesse et détermination", selon La Croix, qui replace leurs efforts le contexte actuel de "repli sur soi et de désagrégation de l’Union européenne". " Deutschland und Frankreich: neue alte Freundschaft" : outre-Rhin, Der Tagesspiegel évoque la "nouvelle vieille amitié" entre la France et l’Allemagne consacrée aujourd’hui. Pour le quotidien allemand, ce texte constitue "un signal important" en cette année d’élections européennes. "À un moment où l’UE est affaiblie par le Brexit et la montée des populistes, cela montre au reste de l'Europe qu'il faut (continuer à) faire progresser l'Union", commente Der Tagesspiegel, en citant Angela Merkel. La chancelière a en effet rappelé que l'amitié européenne "n’allait pas de soi", après tant de guerres sur le continent.
Angela Merkel et Emmanuel Macron sont tous deux en difficulté dans leur propre pays. Le Figaro, qui regrette le "manque d’audace", le "manque de souffle" de leur traité, explique que le président français "rêvait de pouvoir s’appuyer sur l’autorité sans faille" de la chancelière allemande pour refonder l’Union européenne, mais qu’il doit finalement composer avec une Merkel "mal réélue en septembre 2017" et désormais très affaiblie, alors qu’il est lui-même bousculé par le mouvement des Gilets jaunes. "On sent que la France et l’Allemagne veulent avancer malgré un vent de face", résume la chercheuse Claire Demesmay dans les colonnes du journal.
Jugé trop peu ambitieux par les pro-UE, le texte d’Aix-la-Chapelle est perçu comme un acte de trahison par les souverainistes et les populistes, dont certains soutiennent, entre autres, qu’Emmanuel Macron s’apprête à remettre les clés de l’Alsace et de la Lorraine à Berlin, ou encore le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU... Des "intox", souligne L’Opinion, qui voit dans ces "fake news" l’expression d’une "peur du déclin de la France et (de) l’antigermanisme". Dans le dessin de Kak, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen sont montrés en train de lancer "la campagne des fausses informations". "Peu importe que l’info soit fausse si la peur, elle, est authentique", déclare le patron de Debout la France. "Pas con", opine la cheffe du Rassemblement National.
Si les liens franco-allemands sont à renforcer, les relations franco-italiennes sont, elles, sous tension. La Repubblica évoque même "la rupture" franco-italienne provoquée, selon le quotidien, par le vice-président italien Luigi Di Maio, qui vient d’accuser la France "d’appauvrir l’Afrique" et d’aggraver la crise migratoire. Des propos jugés "inacceptables et sans objet" par le Quai d’Orsay, qui a réagi en convoquant l’ambassadrice italienne, lundi. Le journal voit, lui, dans les déclarations du leader du Mouvement 5 Étoiles "une stratégie élaborée en vue des élections européennes".
En Espagne, la mobilisation des taxis contre les services de location de voitures, comme Uber, est en train de prendre de l’ampleur. D’après El Pais, les chauffeurs de taxi de Madrid ont entamé lundi une grève illimitée, rejoignant ainsi leurs collègues de Barcelone, mobilisés, eux, depuis vendredi. Le journal annonce une "paralysie totale du secteur" et relève que les manifestants espagnols ont revêtu à leur tour les gilets jaunes devenus le symbole de la contestation en France.
Un mot, pour terminer du "plan B" pour le Brexit, présenté lundi par Theresa May au parlement britannique. "Plan B" serait toutefois beaucoup dire, à en croire le dessinateur Morland, qui juge, comme la quasi-totalité des journaux outre-Manche, que le "nouveau" projet de la Première ministre est en réalité "un plan A avec des moustaches", soit une version quasiment identique au texte qu’elle a présenté la semaine dernière et qui a été rejeté par les parlementaires. Ce sentiment de déjà-vu semble commencer à lasser la presse britannique. "Un jour sans fin", "Groundhog day", soupire The Independent. "Groundhog May", répète le gratuit Metro. Le journal cite la réaction de Jeremy Corbyn au "plan B" de Theresa May : d ’après le patron du Labour, "rien n’(aurait) changé" depuis une semaine. Le feuilleton du Brexit est loin d’être fini…
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