
Dans la presse, lundi 21 janvier, la répression des manifestations contre la hausse des prix du pétrole au Zimbabwe, le vote d’une loi en Éthiopie permettant aux réfugiés de travailler et la liste officielle des candidats à la présidentielle au Sénégal. Un référendum aux Philippines, et le sort des Ouïghours en Chine. Et le concept fumeux du "Blue Monday".
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Dans la presse, lundi matin, les manifestations, depuis une semaine maintenant, contre l’augmentation des prix du pétrole au Zimbabwe. Des protestations qui ont fait au moins cinq morts selon les autorités, bien plus selon les ONG.
"Les forces de sécurité gèrent la situation avec fermeté", assure The Chronicle, en citant les propos de la ministre de l’Intérieur, Monica Mutsvangwa, qui accuse l e MDC – le Mouvement pour le changement démocratique, principal parti d’opposition – d’être à l’origine des violences. Le quotidien zimbabwéen annonce également le retour, lundi, du président Emmerson Mnangagwa, contraint d’interrompre sa tournée à l'étranger pour rentrer à Harare. Alors que le Haut-Commissariat de l’ ONU aux droits de l’Homme lui demande d’"arrêter la répression", et dénonce le recours excessif à la force", le quotidien zimbabwéen, favorable au gouvernement, exhorte les autorités à "traiter les responsables des violences sans ménagement". Nettement plus critique à l’égard du pouvoir, l’hebdomadaire The Standard accuse, lui, le président et son parti, la Zanu-PF, d’être responsables des difficultés économiques du Zimbabwe, dont ces manifestations seraient la conséquence. Outre le doublement du prix du carburant, le quotidien évoque les pénuries, l’inflation et la dépréciation de la monnaie subies par les habitants. Des Zimbabwéens très remontés, également, par la politique d’austérité appliquée par un gouvernement accusé d’être nettement plus généreux envers lui-même.
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a publié dimanche la liste officielle des cinq candidats pour la présidentielle du 24 février, dont le chef de l’État sortant Macky Sall. D’après Le Monde, cette liste écarte définitivement ses deux principaux opposants, l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall et l’ancien ministre Karim Wade, tous deux touchés par des procédures judiciaires. " Le Conseil constitutionnel n’a pas rendu une décision fondée sur le droit. Pour utiliser une image, le Conseil constitutionnel, c’est un peu la tour de Pise. Il est toujours penché du même côté, celui du pouvoir", a notamment réagi le représentant de Khalifa Sall.
En Afrique, toujours, l’Éthiopie révolutionne le statut de réfugié. Le Parlement éthiopien a adopté jeudi dernier une loi donnant le droit à près d’un million de personnes réfugiées sur son territoire de travailler, de bénéficier de l’enseignement et d’avoir des comptes en banque, selon le journal français L’Humanité, qui rapporte que cette décision a été saluée par l’ONU et par le Conseil norvégien pour les réfugiés, très présent en Éthiopie. "Alors que certains pays occidentaux ont adopté des politiques xénophobes en refusant d’accueillir des réfugiés, nous sommes heureux que l’Éthiopie ait adopté cette loi", a commenté le directeur de cette ONG, en dénonçant, au passage, le "pacte", signé en 2016 entre l’Union européenne et la Turquie, qui prévoit, en échange des 3 milliards d’euros accordés par Bruxelles, la prise en charge par Ankara des réfugiés arrivés sur son sol. Un accord vilipendé par L’Huma, qui estime que ce pacte "offre surtout à l’autocrate turc Recep Erdogan un formidable pouvoir de pression sur les pays membres s’ils venaient à critiquer son action politique et ses exactions commises. Aussi bien sur son territoire qu’en dehors de celui-ci, contre les populations kurdes".
Aux Philippines, pays majoritairement catholique, le gouvernement organise aujourd’hui un référendum pour accorder plus d’autonomie aux musulmans du Sud. Ce matin, The Manila Times annonçait que "tout (était) prêt" pour que les habitants de la grande île de Mindanao se prononcent sur leur avenir, après près d’un demi-siècle de guérilla séparatiste.
Une initiative, là encore, diamétralement opposée à la répression, en Chine, de la minorité ouïghoure, ces musulmans majoritairement implantés dans le Xinjiang, où des milliers d’entre eux ont été enfermés dans des "camps de rééducation". Une répression d’ailleurs loin de s'arrêter à cette seule province, sans toutefois sembler intéresser grand monde, au grand étonnement du Telegraph, qui se dit surpris du silence des pays musulmans, notamment du Pakistan. Un mutisme que le quotidien britannique attribue à "la peur de fâcher un allié qui a investi et prêté des milliards d’euros" à Islamabad, qui est au cœur du projet de la nouvelle route de la soie de Pékin.
Si toutes ces infos vous dépriment, non, ce n’est pas parce qu’elles sont effectivement déprimantes, mais parce que nous sommes le lundi 21 janvier, jour du "Blue Monday", le "lundi de la déprime", à ne pas confondre avec l’habituel blues du lundi. Une journée identifiée en 2005 par un psychologue britannique comme LA journée la plus triste de l’année. Si le concept a eu beaucoup de succès sur les réseaux sociaux, il en a en revanche été très critiqué par les scientifiques, dont plusieurs ont dénoncé "une affirmation idiote élaborée à partir d’une équation ridicule". D’autant qu’il a été découvert cinq ans plus tard que l’auteur de cette équation avait en fait été payé pour promouvoir une agence de voyages. D’après Le Parisien, ce petit malin aurait aussi essayé de "vendre" le concept de "la journée la plus gaie de l’année" au mois de juin. Sponsorisé, cette fois, par une marque de glaces. Logique…
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