
Lors d'un sommet à Beyrouth, le président libanais Michel Aoun a exhorté dimanche la communauté internationale à "tout mettre en œuvre" pour que les réfugiés syriens puissent rentrer chez eux, sans attendre un règlement politique du conflit.
A l'issue d'un sommet économique de la Ligue arabe à Beyrouth au Liban, les pays arabes ont appelé, dimanche 20 janvier, la communauté internationale à "redoubler d'efforts" pour favoriser le retour des réfugiés, notamment Syriens, dans leurs pays d'origine.
Un peu plus tôt dans la journée, Michel Aoun, le président libanais, avait déjà exhorté "à tout mettre en oeuvre pour créer les conditions favorables au retour en toute sécurité des Syriens déplacés (...), indépendamment de toute solution politique".
Dans un communiqué final baptisé "Déclaration de Beyrouth", les vingt-deux pays membres de la Ligue arabe ont également appelé "les pays donateurs à assumer leurs responsabilités" à l'égard des États du Moyen-Orient accueillant des centaines de milliers de réfugiés ayant fui les combats qui font rage en Syrie depuis 2011.
La communauté internationale doit "soutenir les pays arabes accueillant des réfugiés syriens et mettre en place des projets de développement susceptibles de réduire l'impact économique et social de cet hébergement", souligne le texte.
Plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début de la guerre civile, en 2011, mais les Nations unies jugent que les conditions ne sont pas réunies pour leur retour. Pour le gouvernement libanais, qui estime leur nombre à un million et demi, leur présence affecte la croissance économique et met à mal les services publics.
Création d'une banque arabe
Les appels au rapatriement des réfugiés se multiplient maintenant que l'armée syrienne a repris l'essentiel du territoire avec l'aide de l'armée russe et de l'Iran.
Sur le plan économique, les principales résolutions du sommet ont porté sur la dynamisation du processus visant à mettre en place une zone de libre-échange arabe et la création d'un fonds de 200 millions de dollars (175 millions d'euros) pour développer l'économie numérique dans la région. Le Koweit et le Qatar ont annoncé dimanche y contribuer à hauteur de 50 millions de dollars (44 millions d'euros) chacun.
Le président libanais Michel Aoun a aussi proposé la création d'une banque arabe pour financer la reconstruction de pays ravagés par des guerres.Cette banque "aiderait tous les Etats et peuples arabes touchés par les conflits à surmonter leur situation critique", a plaidé M. Aoun alors que des guerres font actuellement rage en Syrie et au Yémen, et que les pays voisins sont également affectés avec des afflux de réfugiés.
En Syrie, le coût des destructions dues à la guerre est estimé par l'ONU à quelque 400 milliards de dollars (quelque 350 milliards d'euros).
La Syrie n'a toujours pas été réintégrée à la Ligue arabe, sur fond de divisions persistantes entre les États-membres à son sujet. Son siège avait été gelé fin 2011 en réaction à la répression meurtrière par le régime de Bachar al-Assad des manifestations prodémocratie, à l'origine du conflit qui a fait plus de 360 000 morts.
Avec AFP et Reuters