
L'explosion d'un oléoduc à Tlahuelilpan, dans le centre du Mexique, a fait vendredi au moins 79 morts et 74 blessés, selon les autorités. La raffinerie de la compagnie publique Pemex, propriétaire de l'installation, a dénoncé un sabotage.
L'explosion d'un oléoduc vendredi au Mexique a fait au moins 79 morts et 74 blessés, a indiqué samedi 19 janvier le gouverneur de l'État de Hidalgo, Omar Fayad, où s'est produite la catastrophe. Des dizaines d'habitants s'étaient rassemblés autour de l’installation qui fuyait pour siphonner du carburant.
L'accident s'est produit à Tlahuelilpan, dans le centre du pays, près d'une raffinerie de la compagnie publique Pemex (Petroleos Mexicanos) qui a dénoncé un sabotage de son installation.
Dans la matinée, des corps calcinés étaient visibles dans un champ noirci par les flammes, où des médecins légistes en tenue blanche effectuaient les premiers relevés au lendemain du drame. On pouvait encore apercevoir des bidons en plastique abandonnés par les habitants dans la panique qui a suivi l'explosion.
"J'ai deux frères, l'un se trouve à l'hôpital militaire et l'autre, nous ne l'avons trouvé dans aucun hôpital et nous attendons de voir s'il est ici", a dit à l'AFP Patricia Vasquez, 46 ans. D'autres habitants ont passé la nuit là, parfois un tissu sur le visage pour se protéger des émanations toxiques, dans l'attente de nouvelles.
Il s'agit d'une des plus meurtrières explosions d'oléoduc dans le monde depuis vingt-cinq ans. Parmi les blessés figurent huit mineurs, dont un enfant de 12 ans.
Des sabotages récurrents
Le drame s'est déroulé vendredi, deux heures après le percement clandestin d'une canalisation par des trafiquants de carburant. La fuite avait attiré quelques centaines d'habitants, dont des familles entières, venus récupérer du carburant munis de seaux et de jerrycans, alors qu'une pénurie touche le pays à la suite de l'offensive du gouvernement contre ces vols.
Le procureur général par intérim, Alejandro Gertz, à qui a été confié l'enquête, a évoqué une origine "intentionnelle [car] quelqu'un a perforé [l'oléoduc] et l'incendie est une conséquence de ce crime".
Les sabotages d'oléoducs sont récurrents au Mexique. Depuis des années, des bandes criminelles ponctionnent du carburant sur les pipelines ou interceptent des camions-citernes, ce qui coûte des fortunes à l'État. Selon le gouvernement, le vol de carburant a coûté en 2018 au pays l'équivalent de plus de trois milliards de dollars (2,63 milliards d'euros).
Le chef de l'État, Andres Manuel Lopez Obrador, a lancé une vaste campagne contre ce fléau, la première épreuve de force engagée par le président de gauche contre la corruption depuis son entrée en fonction le 1er décembre 2018.
Avec AFP