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Le gouvernement italien a approuvé, jeudi, les décrets-lois créant le "revenu de citoyenneté" pour les plus démunis, en vigueur à partir d'avril, et abaissant l'âge de la retraite. Deux promesses phares des deux formations populistes au pouvoir.

Le gouvernement italien a approuvé, jeudi 18 janvier, les deux réformes phares de la coalition populiste au pouvoir portant sur les retraites et sur la création d'un "revenu de citoyenneté" pour les plus pauvres. "Ce sont deux mesures dont notre gouvernement est fier, c'est un gouvernement qui tient ses promesses", a déclaré à la presse le président du Conseil, Giuseppe Conte, à l'issue d'un conseil des ministres.

L'instauration d'un "revenu de citoyenneté" est le cheval de bataille du Mouvement 5 Étoiles (M5S) depuis sa création, il y a dix   ans. "Cette réforme va améliorer la qualité de vie de cinq millions d'Italiens en difficulté", s'est réjoui le chef de file du M5S et vice-président du Conseil, Luigi Di Maio, qui n'a pas hésité à évoquer la "fondation d'un nouvel É tat-providence" en Italie.

D'après les données de l'Istat, l'institut italien de la statistique, l'Italie comptait, en 2017, 5,1 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue. C'est trois fois plus qu'en 2007. Pour l'essentiel, ils vivent dans les régions du Sud.

La réforme prévoit le versement, sous condition de ressources, d'une allocation pouvant atteindre jusqu'à 780 euros par mois pour une personne seule, 1 080 euros pour un couple avec un enfant et 1 280 euros pour une famille avec trois enfants. Du fait de l'état des finances publiques, le projet n'entrera en œuvre qu'en avril avec un budget de 7 milliards d'euros pour cette année et de 7,8 milliards pour 2020.

Départ à la retraite à partir de 62 ans et non plus 67 ans

La réforme des retraites, portée elle par la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini, l'autre vice-président du Conseil, annule les dispositions prises en 2011 qui avaient relevé à 67 ans l'âge légal de départ à la retraite pour de nombreux Italiens.

La nouvelle mouture, baptisée "Quota 100", vise à permettre de partir à compter de 62 ans et 38 années de cotisations. Elle entrera en vigueur en avril pour les salariés du privé, en août dans la fonction publique. Elle est chiffrée à 4 milliards d'euros pour cette année et un peu plus de 8 milliards l'année prochaine.

La réforme Fornero de 2011, adoptée au plus fort de la crise de la dette, avait laissé des centaines de milliers d'Italiens, partis en pré-retraite en espérant bénéficier pleinement de leurs droits peu après, sans ressources et sans emploi.

Le gouvernement estime que le nouveau régime mettra un terme à leur précarité tout en permettant aux travailleurs les plus âgés et les moins dynamiques de partir à la retraite en libérant ainsi des postes pour les plus jeunes.

Avec Reuters et AFP