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Affaire Carlos Ghosn : le gouvernement français envoie une délégation au Japon

Une délégation de hauts fonctionnaires de Bercy est arrivé au Japon, mercredi, dans le cadre des négociations sur le devenir du groupe Renault-Nissan, alors que Carlos Ghosn se trouve toujours en prison.

L'après-Carlos Ghosn se prépare-t-il maintenant ? C'est ce que laisserait penser l'initiative du ministère français de l'Économie qui a envoyé plusieurs fonctionnaires au Japon, mercredi 16 janvier, pour discuter des contours de l'ensemble Renault-Nissan.

Ce déplacement était "prévu depuis plusieurs jours, dans la continuité des contacts que le ministre et les équipes de Bercy ont eus depuis plusieurs semaines" avec Tokyo, a indiqué le ministère à l'AFP, confirmant une information du journal Le Figaro.

L'équipe française est emmenée, notamment, par Emmanuel Moulin, le directeur du cabinet du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, et de Martin Vial, directeur de l'agence des participations de l'État (APE).

Cette délégation est chargée de rencontrer tous les protagonistes japonais de l'affaire Carlos Ghosn, déclenché par l'arrestation à Tokyo du PDG du groupe, mis en examen notamment pour abus de confiance.

Successeur à Carlos Ghosn ?

Bercy a expliqué que ce déplacement s'inscrivait dans le cadre des fonctions normales d'actionnaire. "L'État assume totalement son rôle d'actionnaire de référence et suit la situation au quotidien au plus haut niveau", a assuré le cabinet du ministre de l'Économie. L'État, avec 15,01 % des parts de Renault, est le premier actionnaire de la marque au losange.

Depuis le début de l'affaire, l'État français s'est montré prudent sur l'avenir de Carlos Ghosn à la tête de Renault. Bercy n'a jamais demandé son remplacement en tant que PDG, mais Bruno Le Maire avait reconnu que l'homme d'affaires "n'était plus en état de diriger le groupe" depuis sa cellule. Il avait souhaité la mise en place rapide d'un intérim qui est assuré par Thierry Bolloré depuis le 20 novembre.

Mais le maintien derrière les barreaux de Carlos Ghosn, dont la demande de libération a été rejetée mardi 15 janvier, met la pression sur Renault et Bercy. Les autorités japonaises ont reconnu que le chef d'entreprise pouvait encore rester plusieurs mois en prison pour éclaircir la question de la gouvernance du constructeur automobile français.

Le déplacement à Tokyo de la délégation française intervient aussi quelques jours avant la réunion d'un conseil d'administration de Renault, dimanche 20 janvier. Il s'agirait d'étudier les dossiers d'éventuels candidats pour remplacer Carlos Ghosn au poste de PDG, assure l'AFP. Plusieurs noms, dont celui du président de Michelin Jean-Dominique Senard, ont commencé à circulé. Mais ni l'État, ni Renault ont confirmé l'information et ont affirmé ne pas avoir connaissance d'un projet de réunion du conseil pour ce week-end.

Avec AFP