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À Grand Bourgtheroulde, Emmanuel Macron met les élus au cœur du débat national

Emmanuel Macron s’est rendu, mardi, à Grand Bourgtheroulde pour le premier rendez-vous du grand débat national initié par le gouvernement. Un dialogue devant un parterre de centaines d’élus qui ont exposé les multiples soucis du monde rural.

"C’est impressionnant, ça déplace beaucoup de monde. D’habitude c’est calme, c’est une ville-dortoir où la plupart des salariés travaillent à l’extérieur de la ville". Régis, habite Grand Bourgtheroulde depuis soixante ans. Mais aujourd’hui, la petite commune de 3   700   habitants est littéralement en état de siège. Un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé pour la venue d’un invité de marque : le président de la République.

C'est cette ville de l'Eure qu'Emmanuel Macron a choisie pour lancer le grand débat national voulu comme une réponse à la mobilisation des Gilets jaunes. 

« Je vais pas parler longtemps parce que l’objectif c’est de vous entendre [...] j’ai tout mon temps », s’adresse Emmanuel Macron au parterre d’édiles et d’élus pour sa prise de parole lors du #GrandDébatNational au Grand #Bourghteroulde pic.twitter.com/Z6UWxNAu9h

  Jean-Luc Mounier (@mounierjl) 15 janvier 2019

L'accès à Grand Bourgtheroulde n’était donc pas aisé en ce mardi 15 janvier. Exceptées les personnes autorisées à se déplacer dans la commune, la circulation était filtrée par les forces de l’ordre tout autour et aux entrées de la ville. Les quelques centaines de maires invités au débat avec Emmanuel Macron ont cependant bien été là au rendez-vous, dans le complexe sportif Benedetti, à la différence des Gilets jaunes, maintenus à distance au niveau du parvis devant la mairie et sur un rond-point à la sortie de la ville.

"Ce n’est pas parce qu’on remettra l’ISF qu’on améliorera la situation des Gilets jaunes"

Mais en quoi a consisté concrètement le grand débat à l’intérieur du gymnase, "cadré" dimanche autour de 35   questions par Emmanuel Macron dans sa "Lettre aux Français"   ? Des élus se sont succédés pour de brèves prises de paroles – les premières étaient connues d’avance – chacune rythmées par le ministre chargé des Collectivités territoriales , Sébastien Lecornu, chargé d'animer le grand débat.

De multiples soucis du monde rural ont été exposés et plusieurs cahiers de doléances remis en mains propres au chef de l’ É tat. Ici un élu souhaite qu’Emmanuel Macron "réponde aux inquiétudes des Français", là un maire d’une commune rurale interroge : "Quand est-ce qu’on arrête les machines à broyer la proximité   ?" Le manque de services publics et la suppression de l’ISF reviennent dans plusieurs bouches. Des retours qui font écho à ce qu’a confié un peu plus tôt à France 24 Régis, le pompier à la retraite croisé dans les rues de Grand Bourgtheroulde : "Les doléances [des Français] c’est simple, c’est le pouvoir d’achat, c’est l’ISF et c’est les retraites".

Emmanuel Macron reprend la parole lors du #GrandDébatNational au Grand #Bourghteroulde. Au sujet du manque de services publics, il déclare notamment : « On a peut-être trop de fonctionnaires de circulaires et pas assez de fonctionnaires de guichet » pic.twitter.com/qKVtwo4N1J

  Jean-Luc Mounier (@mounierjl) 15 janvier 2019

Après plusieurs salves de questions, Emmanuel Macron a pris le temps de répondre aux édiles de mairies pour la plupart rurales, et est aussi revenu sur des questions d’ordre plus général, comme les services publics. Le président a alors opposé les fonctionnaires "de Centrale" à ceux de terrain : "On a peut-être trop de fonctionnaires de circulaires et pas assez de fonctionnaires de guichets".

Emmanuel Macron est également revenu – sur la suppression de l’ISF : "Beaucoup de gens disent ‘il faudrait remettre l’ISF parce que c’est juste’, je leur demande : est-ce qu’on vivait mieux avant ? Les gens qui étaient fortunés, cela faisait bien longtemps qu’ils étaient partis. […] Ce n’est pas parce qu’on remettra l’ISF comme c’était le cas il y a un an et demi qu’on améliorera la situation des Gilets jaunes, ça c’est de la pipe". Durant sa prise de parole, il s’est aussi adressé aux élus qui pourraient bien être finalement au centre de ce grand débat : "Pour moi vous êtes des acteurs de ce débat".