
À la Une de la presse ce vendredi, les résultats contestés d'une alternance présidentielle en RD Congo mais aussi l'acte 9 des Gilets jaunes sur fond "d'escalade autoritaire". La mobilisation se poursuit alors qu'une étude du Cevipof met au jour une crise de confiance sans précédent des Français vis à vis des institutions démocratiques.
L’opposant Felix Tshisekedi a été déclaré vainqueur provisoire de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, une victoire que ne reconnait pas la conférence épiscopale. Pour le journal français La Croix cette victoire de l’opposant est une "alternance en trompe l’œil (…) même s’il ne faut pas perdre espoir car la pression populaire est déjà parvenue à obliger Joseph Kabila à se retirer du pouvoir alors qu’il s’est accroché pendant deux ans à son fauteuil présidentiel".
Liberation s’interroge : "Tshisekedi, une concession dans l’espoir d’une transition ?". Pour le quotidien de gauche, ce résultat contesté pourrait malgré tout ouvrir la voie à une alternance inédite dans le pays.
Interrogé par le Parisien, Martin Fayulu dénonce un "hold up électoral" et assure qu’il ne se laissera pas voler sa victoire.
Du côté de la presse suisse, le Temps s’accorde sur une victoire certes historique mais en demi-teinte. Tshisekedi doit son ascension au contrôle de Kabila sur la commission électorale, estime un spécialiste.
Plus critique, un journaliste congolais réfugié en France prend la plume dans le très sérieux site d’information burkinabé Wakat Sera pour dénoncer un "banditisme d’État". Felix Tshisekedi est le "ventre mou de l’opposition", celui choisi pour assurer la pérennité de la dynastie Kabila. Joseph Kabila vient de réussir un véritable coup de maître, "diviser à jamais l’opposition". Sur le site d’information Afrikarabia, Christophe Rigaud écrit que Kabila sort gagnant de cette présidentielle : la victoire contestée de Felix Tshisekedi assure le calme en RDC, redore l’image de Kabila et arrange l’ONU et l’Union Africaine qui souhaitent maintenir la stabilité de la région.
À la Une également, l’acte 9 des Gilets jaunes ce samedi. L’Humanité anticipe "une escalade autoritaire" et met en garde le gouvernement : "En misant sur le tout sécuritaire, le pouvoir souffle sur les braises et oppose une répression massive".
Pour le Figaro, cette crise coïncide avec la grande défiance des Français vis-à-vis des élites et des institutions mise au jour par l’enquête annuelle du Cevipof, le centre d’étude de la vie politique. Tous les indicateurs de la vie démocratiques sont dans le rouge… Seuls 9 % des Français disent encore faire confiance aux partis politiques.
Des Français scandalisés aussi par les rémunérations de certains hauts fonctionnaires. Liberation s’intéresse à la Une aux "salaires de la discorde" et dénonce dans son édito "la république des copains".