La fronde contre le Premier ministre national conservateur Viktor Orban ne faiblit pas à Budapest, où des milliers de Hongrois ont défilé vendredi contre une loi controversée du gouvernement réformant le droit du travail.
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé vendredi 21 décembre à Budapest, au lendemain de la promulgation de la loi assouplissant le temps de travail en Hongrie. Cette réforme très controversée a déclenché une vague de manifestations depuis son vote au parlement le 12 décembre.
Cette nouvelle loi prévoit de porter à 400 le nombre des heures supplémentaires annuelles que les employeurs pourront demander à leurs salariés, payables trois ans plus tard. Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a expliqué dans un entretien avec la radio publique que le but de la réforme était de "simplement supprimer les régulations inutiles, pour que ceux qui veulent gagner plus puissent travailler plus".
La manifestation de vendredi devrait être la dernière avant les fêtes de fin d'année, mais l'opposition espère maintenir la mobilisation après le 1er janvier 2019.
"Une nouvelle opposition est née"
Le dirigeant national conservateur continue de défense sa réforme contre des manifestants qu’il qualifie d'"hystériques". "Ceux qui crient à la fin du monde sont ceux qui ont ruiné le pays et leurs mensonges n'ont pas de limites", a commenté le chef du gouvernement vendredi à propos des protestataires qui, fait inédit, sont issus de tout le spectre de l'opposition, de l'extrême droite aux Verts en passant par les libéraux.
"Une nouvelle opposition est née", a déclaré Balazs Barany, du parti d'opposition de gauche MSZP, lors de la manifestation qui s'est déroulée sans incident entre le Parlement et le palais présidentiel.
En effet outre l’opposition politique, des syndicats ont participé au rassemblement, menaçant de lancer une grève générale. "Le pays doit être paralysé en janvier !", a lancé à la foule Tamas Szucs, du syndicat des enseignants. "Si les travailleurs arrêtent les usines, bloquent les routes, nous irons avec eux !", a renchéri Balazs Lipusz, du syndicat des Étudiants d'université.
L’opposition appelle également à de possibles actions contre les entreprises ayant des liens avec le parti Fidesz de Viktor Orban et aux gros employeurs qui tireront avantage de cette loi.
Les manifestants ont aussi réclamé la suppression d'une récente réforme de la justice et davantage d'indépendance pour les médias publics, dans une liste de revendications lue par Anna Donath, du petit parti libéral Momentum.
Avec AFP