logo

"Gilets jaunes": "Après les ronds-points, le risque de tourner en rond"

À la une de la presse, ce lundi 17 décembre, le point sur la mobilisation des Gilets jaunes, qui semble marquer le pas, et le détail des mesures annoncées par le gouvernement pour tenter de sortir de la crise, le bilan de la COP24, et la victoire de l'équipe de France féminine de handball, qui a décroché dimanche son premier titre européen, face à la Russie.

À la une de la presse française, ce matin, les précisions d’Édouard Philippe sur les mesures annoncées la semaine dernière par Emmanuel Macron pour sortir de la crise des Gilets jaunes.

Au lendemain de l'"acte   V" de la mobilisation, le Premier ministre détaille ces propositions dans Les Échos, notamment la hausse du salaire minimum de 100   euros, via l’augmentation de la prime d’activité. D’après le Premier ministre, celle-ci sera mise en œuvre dès le 5   février prochain et concernera 5   millions de foyers. Pour le reste, Édouard Philippe reconnaît des "erreurs", mais reste droit dans ses bottes   : " Nous n'avons pas assez écouté les Français. Je reste persuadé qu'ils veulent qu'on transforme ce pays. Nous allons continuer à réparer le pays en les associant davantage", promet-il, en ajoutant qu'il ne s’agit pas là d’un "tournant", mais d'un "changement de méthode".

Alors que la mobilisation des Gilets jaunes semble faiblir, la presse française s’interroge sur les conséquences de cette crise. Pour Libération, ce mouvement marque bel et bien un "tournant" dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. "Le premier jour du reste de son mandat", annonce le journal, qui voit le président "cabossé" par une contestation qui aurait "dilapidé une grande partie de son capital politique". Dans les colonnes du quotidien, un dessin de Willem imagine les conclusions d’Emmanuel Macron et Édouard Philippe sur le mouvement des Gilets jaunes. Les ronds-points sont libérés, la contestation semble marquer le pas   : "Enfin entre nous", disent-ils. Enfin entre eux… pour tourner en rond. Essoufflement   ? Quel essoufflement   ? La détermination des Gilets jaunes est "intacte", jure L'Humanité, qui reconnaît, néanmoins, que "la participation est en recul". "N’en déplaise aux donneurs de leçons hâtives qui n’aspirent qu’aux soustractions, l’addition des colères sociales ne se dément pas."

L'Opinion s’inquiète, de son côté, de l’avenir des réformes et estime que les réponses du gouvernement présentent deux limites importantes   : le fait que ces mesures sont "largement financées à crédit", et seraient donc à la charge des générations futures, et le fait qu’elles "laissent de côté une bonne partie de la classe moyenne, qui partage (pourtant) l’exaspération fiscale des bloqueurs de ronds-points". "Le plus simple, écrit le journal, serait de réduire les prélèvements pour tout le monde", ce qui implique de baisser la dépense publique. "On revient toujours à ce point de départ. Comme après un tour de rond-point."

Outre une meilleure justice fiscale, beaucoup de Gilets jaunes demandent aussi la mise en place du référendum d’initiative citoyenne, le RIC. Ce débat pose "la question de la participation des Français aux décisions de la vie publique", d’après Le Parisien, qui estime que le mouvement a aussi "mis au jour une crise de la démocratie représentative". Si Édouard Philippe promet que le sujet sera abordé lors de la grande consultation également annoncée par Emmanuel Macron, le dessinateur Ranson doute, lui, que le gouvernement en ait réellement l’intention. "Un   : on instaure le référendum d’initiative citoyenne, deux   : on vote la destitution de Macron, trois   : on nomme un président Gilet jaune", détaille un manifestant. "Dis-lui   : c’est cent balles et rien de plus", fait savoir Emmanuel Macron à Édouard Philippe.

À la une également, le bilan de la COP24, qui s’est achevée samedi soir en Pologne. Les 196 pays participants ont réussi à se mettre d’accord sur les modalités de mise en œuvre de l’accord de Paris, conclu en 2015, mais ont en revanche échoué à augmenter leurs efforts pour lutter contre le changement climatique. Ce que regrette La Repubblica, qui dénonce un "grand bluff sur le climat", notamment de la part des Européens, incapables de s’entendre sur une feuille de route commune. Le quotidien italien regrette que les participants se soient limités à un "engagement d’ordre général, malgré les prévisions alarmantes" des scientifiques. "L’accord conclu en Pologne est insuffisant, mais le processus lancé par l’ONU est tout ce que nous avons, et tant que les discussions continuent, il y a de l’espoir", veut croire, malgré tout, The Guardian, au Royaume-Uni.

On ne peut pas se quitter sans dire un mot de la victoire de l’équipe féminine française de handball, qui a décroché dimanche soir son premier titre européen face à la Russie. "Championnes   !", exulte Ouest-France. Les Françaises ont battu les Russes 24 à 21, au terme d’un match haletant. "L’Europe leur appartient", salue 20 Minutes. Avec cette victoire, les Bleues valident leur billet pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2020. "Une année en or", titre L'Équipe. Cette nouvelle victoire intervient douze mois, seulement, après que les Bleues ont décroché la Coupe du monde. À lire notamment, l’entretien accordé au quotidien sportif par l’arrière-gauche Estelle Nze Minko, qui raconte comment, justement, cette Coupe du monde l’a fait grandir, en l’aidant à comprendre qu'"il faut avoir l’humilité d’accepter que l’équipe soit la personne la plus importante". L’humilité et aussi quelques encouragements, complète L'Humanité, qui souligne que c’est aussi grâce à la politique égalitaire de la Fédération française de handball, que les Bleues sont parvenues à se hisser au sommet. Le journal salue la parité établie entre les handballeuses françaises et leurs homologues masculins.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.