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Le groupe EI perd à nouveau du terrain en Syrie, chassé d’Hajine par une milice kurde

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde de combattants soutenue par les États-Unis, ont chassé les jihadistes du groupe État islamique de la ville de Hajine, près de la frontière avec l'Irak.

Le groupe État islamique a subi un nouveau revers en Syrie, annonce l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont chassé jeudi 13 décembre, les combattants du groupe terroriste hors de leur fief de Hajine, qu'ils tenaient dans l'est de la Syrie.

Il s'agit d'une importante percée dans l'offensive d'envergure des FDS, menée avec l'aide des Etats-Unis, pour éradiquer l'organisation jihadiste.

Fer de lance de la lutte antijihadiste dans la Syrie en guerre, des milliers de combattants des FDS avaient donné en septembre l'assaut contre le bastion de l'EI dans la province de Deir Ezzor, près de la frontière irakienne. Après cette nouvelle défaite, l'EI ne contrôle plus que les villages de Soussa et al-Chaafa dans cette région de l'est de Syrie, appelée "la poche de Hajine", le dernier bastion du "califat" autoproclamé en 2014 par le groupe jihadiste sur des régions conquises en Syrie et en Irak voisin.

"Au bout d'une semaine de combats acharnés et de raids aériens, les FDS sont parvenues à chasser l'EI de Hajine", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources locales.

L'opération s'est achevée à l'aube, a-t-il précisé, au lendemain du déploiement des FDS dans ce grand village de la vallée du fleuve Euphrate.

Les derniers combattants du groupe EI sont désormais confinés dans un réseau de tunnels et à la lisière de Hajine, située à une trentaine de kilomètres de la frontière irakienne. Selon une source de Reuters au sein des YPG (une milice kurde qui constitue l'épine dorsale des FDS), les Forces démocratiques syriennes contrôlent désormais Hajine, où demeurent quelques poches de résistance de djihadistes, qui devraient être "nettoyées" d'ici 24 à 48 heures.

Le groupe État islamique prêt à se battre jusqu'à la mort

Depuis le début de l'offensive le 10 septembre dans ce fief jihadiste, plus de 500 combattants des FDS ont été tués, contre plus de 900 membres de l'EI, selon l'OSDH. Plus de 320 civils ont également péri.

Outre cet ultime bastion, les jihadistes de l'EI se trouvent dans un secteur du désert syrien qui s'étend du centre du pays à la province de Deir Ezzor et où des affrontements sporadiques les opposent par ailleurs aux forces du régime syrien.

Le commandant en chef des FDS, Mazloum Kobani, a déclaré jeudi à Reuters qu'il restait encore au moins 5 000 djihadistes de l'EI retranchés dans cette région, décidés à se battre jusqu'à la mort. Sur ce total, 2 000 sont des combattants étrangers, pour l'essentiel arabes et européens, avec leurs familles. Il n'exclut pas que le chef du groupe État islamique, Abou Bakr al Baghdadi, se trouve dans l'est de la Syrie.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014, l''organisation État islamique a vu son "califat" auto-proclamé se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives. Mais cette organisation reste redoutable vu sa capacité à frapper fort avec des attentats particulièrement meurtriers dans des pays de la région et à l'étranger.

Déclenchée en mars 2011 par la répression brutale de manifestations pro-démocratie dans le sillage du Printemps arabe, la guerre dévastatrice et complexe en Syrie a fait plus de 360 000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.

Avec AFP et Reuters