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Le Secrétaire général de l'ONU annonce un accord sur une trêve à Hodeïda

À l'issue de consultations de paix sur le Yémen, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé, jeudi, un accord sur une trêve à Hodeïda, ville portuaire par laquelle transite l'essentiel de l'aide humanitaire internationale.

Un accord sur un "cessez-le-feu" dans la ville portuaire d'Hodeïda, sur la côte ouest du Yémen, a été trouvé en Suède, a annoncé jeudi 13 décembre le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

L'accord prévoit un retrait des forces gouvernementales et rebelles de la ville et du port, contrôlé par les Houthis mais cible d'une offensive de la coalition militaire sous commandement saoudien. Ce retrait interviendra "dans les prochains jours", selon l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths.

Le Secrétaire général de l'ONU annonce un accord sur une trêve à Hodeïda

L'ONU jouera un "rôle clé" dans le contrôle de ce port de la mer Rouge par où transite la plupart de l'aide humanitaire destinée au Yémen, a précisé le secrétaire général de l'ONU.

L'accord conclu jeudi devrait se traduire, selon une source onusienne, par le déploiement de 30 observateurs de l'ONU à Hodeida. Le Conseil de sécurité tiendra vendredi matin une réunion sur le Yémen pour entendre un compte-rendu des consultations tenues en Suède, a annoncé jeudi soir l'ONU.

"La paix est possible", selon Washington

Les États-Unis ont salué cet accord. "Ces consultations entre le gouvernement de la République du Yémen et les Houthis marquent un premier pas crucial", a déclaré le secrétaire d'État américain Mike Pompeo. "La paix est possible", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Il n'a fait en revanche aucun commentaire sur la résolution adoptée un peu plus tôt par le Sénat américain, contre l'avis de l'administration de Donald Trump, pour qu'elle cesse tout soutien militaire à l'Arabie saoudite, qui intervient aux côtés du gouvernement yéménite contre les rebelles houthis appuyés par l'Iran.

La question du port d'Hodeïda était l'un des derniers sujets épineux n'ayant pas encore fait l'objet d'accord lors des négociations de paix qui se tiennent à Rimbo, en Suède.

Poignée de mains symbolique

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khaled al-Yémani, et le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdelsalam, ont échangé une poignée de mains à forte portée symbolique à l'issue de la cérémonie. Mais Khaled al-Yémani a prévenu peu après que l'accord sur le retrait de Hodeida restait "hypothétique" jusqu'à sa mise en œuvre, signe de la défiance tenace entre le gouvernement et les insurgés.

La ville de Taëz, ravagée par les combats, doit également être soulagée aux fins d'ouvrir des corridors humanitaires. Aucun accord n'a en revanche été annoncé ni sur le redressement de l'économie yéménite, en lambeaux, ni sur la réouverture de l'aéroport de la capitale Sanaa. Contrôlé par les rebelles et fermé depuis trois ans, l'aéroport fait de facto l'objet d'un blocus par la coalition progouvernementale qui reste maître du ciel.

Les médiateurs de l'ONU, qui ne nourrissaient que de maigres espoirs d'obtenir une percée en Suède, ont indiqué que les deux camps devaient se revoir fin janvier.

Avec AFP