![RD Congo : des milliers de machine à voter incendiées, la piste criminelle privilégiée RD Congo : des milliers de machine à voter incendiées, la piste criminelle privilégiée](/data/posts/2022/07/23/1658606730_RD-Congo-des-milliers-de-machine-a-voter-incendiees-la-piste-criminelle-privilegiee.jpg)
Du matériel, dont 70 % des machines à voter, a été détruit dans un incendie survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Kinshasa, la capitale de la RD Congo. La piste criminelle est privilégiée, et l'élection présidentielle maintenue le 23 décembre.
Un incendie s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi 13 décembre dans un entrepôt de la commission électorale de Kinshasa. À dix jours de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo pour désigner le successeur au président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat, la tension est à son comble.
L e matériel de vote de 19 des 24 circonscriptions électorales de la capitale a été anéanti, soit 70 % des machines à voter, a fait savoir jeudi la Commission électorale nationale indépendante (Céni), lors d' u ne conférence de presse. L'incendie a détruit des milliers de machines à voter et d'urnes qui devaient servir pour la présidentielle du 23 décembre, a déclaré pour sa part un conseiller de la présidence à Reuters.
Sur place, au lever du jour, une épaisse fumée noire était visible à l'intérieur d'une enceinte où la presse n'a pas le droit d'entrer. Des pompiers, policiers, militaires et la garde républicaine entrent ou stationnent devant la parcelle. On voit même un camion des Nations unies. "Il y a eu beaucoup d'explosions sourdes entre trois et quatre heures", a précisé une habitante de cette zone huppée et sécurisée de la commune de la Gombe.
Dans un communiqué, la Céni a rassuré "les électeurs de la poursuite du processus électoral" et s'en remet aux "enquêtes en cours" pour déterminer l'origine de l'incendie "ainsi que l'ampleur des dégâts".
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a annoncé l'ouverture d'une enquête par la police. "Le feu est parti simultanément de deux points", a-t-il ajouté. Les policiers qui gardaient l'entrepôt, où étaient stockées les machines à voter, ont été arrêtés, a précisé le gouverneur.
"À qui profite le crime ?"
Ces machines sont devenues l'un des enjeux de la campagne et des élections. Une partie de l'opposition refuse l'utilisation de ces écrans tactiles qui doivent permettre aux électeurs de choisir leurs candidats et imprimer leur bulletin de vote.
Les flammes ont ravagé cette nuit le dépôt de la CENI sur Av. du Haut Commandement. Le Bâtiment serait détruit à 70%. Des milliers de machines à voter, leurs batteries, des isoloirs et des urnes prévues pour la ville de Kinshasa seraient détruites. Les enquêtes commencent... pic.twitter.com/OoevSL7IjW
Olivier Kamitatu Etsu (@OlivierKamitatu) 13 décembre 2018"À qui profite le crime ?", s'est interrogé sur Twitter l'un des soutiens du candidat d'opposition Martin Fayulu au sein de la coalition Lamuka, Olivier Kamitatu. "Tous les Congolais savent que les entrepôts Ceni sont gardés par la Garde républicaine de triste réputation et la police", a poursuivi l'ex-ministre du président Kabila jusqu'en 2015.
À qui profite le crime ?
Cet incendie est une énième mystification que #Kabila fait peser sur les échéances électorales !
Face à la popularité grandissante de @MartinFayulu, le régime est pris de panique !
Personne n’acceptera un report des élections ! #LAMUKA pic.twitter.com/PgZUboChzr
"Comment un dépôt aussi important, comment du matériel aussi important, peuvent être laissés ainsi à l'abandon, sans surveillance et être même incendiés ?", s'est interrogé l'autre grand candidat de l'opposition, Félix Tshisekedi. "Depuis un certain temps, nous avons remarqué une montée de tensions dans le pays, manifestement destinée à raviver les passions", a-t-il ajouté.
Six morts en trois jours
L'incendie survient alors que la tension est déjà à son comble à dix jours de l'élection présidentielle. Cinq personnes sont mortes mardi et mercredi en marge des déplacements dans le Katanga et le Tanganyika du candidat d'opposition, Martin Fayulu.
Une sixième personne est morte jeudi 13 décembre. Un jeune partisan de l'opposant et candidat Félix Tshisekedi a été tué par balle à Mbuji-Mayi, dans le centre du pays, avant l'arrivée prévue du candidat dans son fief du Kasai.
Un peu plus de 40 millions d'électeurs ont été enregistrés dans le plus grand pays d'Afrique centrale, qui n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.
Avec AFP