Au moins 14 cadavres - de Taliban pour la plupart - ont été découverts, lundi, dans la vallée de Swat. Ils ont été exécutés par la population locale en représailles à leurs exactions passées, selon les autorités.
AFP - Les cadavres criblés de balles de 14 hommes, des "talibans" pour la plupart, ont été découverts dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, les autorités affirmant mardi qu'ils ont été exécutés par des habitants en représailles à leurs exactions passées.
Ces découvertes macabres se multiplient depuis juillet, quand les militaires ont assuré avoir "nettoyé" la vallée de Swat des insurgés islamistes qui la contrôlaient depuis l'été 2007 en y commettant de nombreuses exactions, mutilations et exécutions sommaires.
Mais des organisations de défense des droits de l'Homme mettent régulièrement en garde contre ce qu'elles considèrent comme des "exécutions extra-judiciaires" dont elles accusent parfois les militaires.
Lundi, "les corps de 14 personnes, essentiellement des combattants islamistes, ont été découverts dans trois endroits distincts de Swat", a indiqué à l'AFP un haut responsable des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat.
"Trois de plus ont été retrouvés mardi", a ajouté à l'AFP Ateef ur-Rehman, un responsable de l'administration locale.
"La plupart présentent des blessures par balles et certains ont même eu la tête coupée", a précisé une source militaire de haut rang, assurant que la "plupart" des 14 victimes étaient des talibans.
Selon des sources des services de sécurité et administratives locales, les corps de près de 200 combattants islamistes sommairement exécutés --mais aussi de quelque civils-- ont été découverts dans cette vallée depuis juillet.
"Selon nos informations, ils sont exécutés par des habitants qui craignent leur retour", a assuré à l'AFP sous couvert de l'anonymat un haut responsable militaire. "On ne peut pas exclure que les résidents se vengent maintenant des combattants islamistes", a renchéri un de ses pairs.
"On doit mettre un terme à ces actes et enquêter pour savoir qui les a tués", a estimé Iqbal Haider, co-président de la Commission des Droits de l'Homme du Pakistan, une association indépendante.
"Si nous condamnons les talibans pour leur brutalité et leur barbarie, alors l'action des forces de sécurité ne doit pas faire preuve de la même barbarie", a déclaré M. Haider à l'AFP.
Après avoir été mise en cause plusieurs fois par des organisations indépendantes, l'armée a nié être impliquée dans ces exécutions sommaires.