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Répression meurtrière au Togo à la suite de manifestations de l'opposition

Le Togo qui renoue avec la violence. Deux personnes ont été tuées par balle ce lundi et deux autres samedi lors d'une journée particulièrement tendue en raison d'une tentative de manifestation réprimée par la police.

Au moins quatre morts au Togo. C'est le dernier bilan de la répression policière. Deux hommes auraient été tués par balle lundi matin à Sokodé, fief de l'un des principaux partis d'opposition dans le centre du pays.

Deux autres personnes sont mortes durant le week-end lors d'affrontement avec les forces de l'ordre à Lomé en raison d'une tentative de manifestation avortée. L'opposition dénonce ces violences et demande le report du scrutin législatif prévu fin décembre.

"Un grand rassemblement citoyen pour la résistance"

Le Mouvement des Forces Vives Espérances, un grand regroupement d'organisations de la société civile, dont le Front Citoyen Togo Debout a  notamment réagi en déclarant que la situation était "inacceptable".

"Nous demandons à tous les citoyens togolais qui cherchent véritablement la paix d'entrer en résistance contre ce régime parce qu'il veut organiser des élections sans (...) avoir effectué les réfomes constitutionnelles, institutionnelles et électorales" nécessaires, a déclaré Abra Aïcha Atchana, lors d'une conférence de presse à Lomé.

Plusieurs rendez-vous pacifiques sont prévus au cours des prochains jours, dont "un grand rassemblement citoyen pour la résistance" le dimanche 16 décembre à Lomé. Ces manifestations interviennent après un an de crise politique et l'échec des négociations entre le pouvoir et l'opposition, sous l'égide de la Cédéao (Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest).

La coalition de 14 partis d'opposition boycotte les prochaines législatives prévues le 20 décembre, dénonçant des "irrégularités" dans leur préparation, et avait appelé à des manifestations pendant une dizaine de jours à partir de samedi pour exiger l'arrêt du processus électoral. Ces manifestations ont été interdites par le gouvernement qui a évoqué le "risque très élevé de troubles graves à l'ordre public" alors que la campagne électorale a démarré mardi dernier.

Le pays traverse une grave crise politique depuis plus d'un an, avec des manifestations massives pour réclamer la démission du président Faure Gnassingbé. Ce dernier a succédé en 2005 à son père qui avait dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.

Avec AFP