
La Première ministre britannique Theresa May entame des consultations auprès des dirigeants européens pour tenter d'obtenir des assurances supplémentaires sur l'accord de Brexit.
La Première ministre britannique Theresa May va multiplier les entretiens mardi 12 décembre auprès des dirigeants européens. Elle va tenter obtenir des assurances supplémentaires sur l'accord de Brexit dans le but de convaincre son Parlement, remonté contre le texte, de le ratifier.
Elle pourrait rencontrer le président du Conseil Européen Donald Tusk dès mardi pour préparer les discussions sur le Brexit qui auront lieu lors du Conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles. Donald Tusk a également programmé une réunion des Vingt-Sept, hors Royaume-Uni, pour débattre du dossier. "Nous sommes prêts à discuter de la manière de faciliter la ratification britannique", a déclaré Donald Tusk. Mais "nous ne renégocierons pas l'accord, y compris le filet de sécurité", a-t-il prévenu.
Theresa May prévoit également de s'entretenir mardi à Berlin avec la chancelière Angela Merkel et à La Haye avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. "Comme elle l'a déclaré aujourd'hui, la Première ministre ira voir ses homologues dans les autres pays membres ces prochains jours pour discuter des inquiétudes que le Parlement a exprimées", a déclaré le bureau de Theresa May dans un communiqué.
Une marge de manoeuvre étroite
Quasiment assurée de voir l'accord retoqué par les députés, la cheffe du gouvernement a pris lundi la décision de reporter sine die le vote prévu mardi à la Chambre des Communes pour avoir un nouveau round de discussions avec ses homologues européens. La marge de manoeuvre est étroite pour la dirigeante britannique.
Elle est confrontée d'un côté à la fermeté des dirigeants des 27, qui ont répété leur refus de rouvrir les négociations. Celle-ci avaient abouti fin novembre après 17 mois de discussions âpres et techniques entre Londres et Bruxelles.
De l'autre, elle fait face à l'opposition des députés de la Chambre des Communes qui, dans l'opposition comme dans la majorité, réclament que le texte soit retravaillé, notamment la disposition très controversée du filet de sécurité, ou "backstop" en anglais, qui prévoit un traitement spécifique pour la province d'Irlande du Nord afin d'éviter le retour d'une frontière physique avec la république d'Irlande.
Cette nouvelle péripétie complique encore un peu plus le calendrier : après le sommet européen sur le Brexit, jeudi à Bruxelles, le parlement britannique siègere pendant trois jours avant de suspendre ses activités du décembre au 7 janvier 2019. Selon les analystes, cette courte fenêtre ne permettra pas d'organiser le vote des députés sur l'accord de retrait, qui devrait donc, à ce stade, être renvoyé en janvier.
Avec AFP et Reuters