
À la une de la presse, mardi 11 décembre, les réactions de la presse française et étrangère à l’intervention d’Emmanuel Macron, et aux propositions du président français pour sortir de la crise des Gilets jaunes.
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À la une de la presse française, les réactions à l’intervention d’Emmanuel Macron, hier soir et à ses propositions pour sortir de la crise des Gilets jaunes.
Apèrs un mea culpa, le président a notamment annoncé, pour 2019, une hausse de 100 euros du salaire minimum et une exemption de la hausse de la CSG, la contribution sociale généralisée, pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros. Des "concessions", selon La Croix, qui estime que "si les objectifs énoncés sont mis en œuvre avec loyauté et surtout persévérance, la spirale négative de ces dernières semaines pourra s’interrompre". "Des gestes de paie", annonce 20 minutes, qui juge, également, que le président "a cédé sur de nombreux points" face aux revendications des Gilets jaunes. "La main tendue", titre le journal local L’Ardennais, en évoquant une série de gestes "pour tenter de calmer la colère" des manifestants, dont les revendications étaient restées jusque-là "sans réponse". Le Parisien exprime son soulagement : "cette fois il a répondu", salue le journal, qui se demande toutefois si "les réponses d’Emmanuel Macron seront suffisantes pour mettre un terme à la crise". "Ces avancées peuvent-elles apaiser, réconcilier, rassembler, pour envisager l’avenir, celui de nos enfants, de nos parents et le nôtre ?", s’interroge Le Parisien, qui répond "oui" à cette question, "à la condition de ne pas voir une opposition pitoyable, qui dès hier matin, avait décidé que rien ne serait suffisant".
Libération reste sceptique. Le journal approuve les mesures annoncées pour augmenter le pouvoir d’achat, mais juge tout de même que "le flou demeure". D’où ce titre mi-figue mi-raisin, faisant référence au discours du général De Gaulle en 1958 : "Je vous ai un peu compris". D ’après Libé, "les mesures (annoncées) sont simples, concrètes, immédiates. Des miettes ? Non. Un peu de pain pour ceux qui en manquent cruellement", écrit le journal, qui regrette surtout que le président n’ait "rien dit ou presque", "sur la nécessaire contribution des plus riches à l’effort commun". "Sur le plan symbolique, c’est le manque le plus criant ", selon Libération, où le dessin de Willem est plus sévère vis-à-vis du chef de l’État, qui apparaît faisant l’aumône aux "gilets jaunes" qui lui tendent la main. "J’adore les dialogues constructifs", déclare Emmanuel Macron. "Plus de 10 milliards pour calmer la colère". L’Opinion, qui a sorti la calculette, estime que "l’état d’urgence économique et social" annoncé reste à installer. Dans le dessin de Kak, Emmanuel Macron joue au bingo avec les Gilets jaunes. Le numéro 42 a été tiré au sort : la hausse du Smic.
Le choix de cette "voie moyenne" est vivement critiqué par L’Humanité. "Pas touche aux riches !", ironise le journal, qui accuse Emmanuel Macron de "lâcher un peu de lest pour mieux préserver ses réformes antisociales à venir". L’Huma, qui dénonce, entre autres, le non-rétablissement de l’impôt sur la fortune, l’ISF, en fustigeant "le tour de force" exécuté selon lui par Emmanuel Macron, hier soir : "tenter d’éteindre la colère sociale", "sans mettre à contribution ni les riches, ni le patronat".
L’Huma, auquel Les Echos répondent en évoquant "les réponses choc" du président aux Gilets jaunes. Le journal déclare aux "esprits révolutionnaires et revanchards" qu’"il est temps que le mouvement des Gilets jaunes cesse", tout comme ces "images qui tournent en boucle chaque samedi sur les médias". Des images qui "ne vont en aucun cas inciter les investisseurs à miser sur un pays qui considère que les colères doivent se manifester entre les rendez-vous électoraux davantage que dans les urnes". "Pour tenter de renouer avec les Français, et pour leur manifester son "amour", le chef de l’État n’a pas lésiné", juge Le Figaro, qui reconnaît que "toutes ces libéralités ont un coût élevé", mais que "si tel est le prix à payer pour rétablir la paix civile dans le pays", personne ne "s’en plaindra". Le Figaro se demande néanmoins si "le nouveau contrat pour la nation proposé par Emmanuel Macron (convaincra) les révoltés de ranger leur gilet jaune dans la boîte à gants". "Leur obstination a déjoué trop de prophéties pour qu’on esquisse un pronostic, mais on ne peut que le souhaiter. La raison l’impose, l’intérêt national l’exige", conclut le journal.
À l’étranger, L’Orient Le Jour titre : "Macron fait son mea culpa". Le quotidien libanais décrit le mouvement des Gilets jaunes comme l’expression d’ une "profonde fracture sociale" entre le gouvernement et les manifestants, "des Français modestes en révolte contre la politique fiscale et sociale du chef de l’État". "Macron plie devant les Gilets jaunes", annonce le journal italien La Repubblica. D’après le quotidien, le président jouerait son "va-tout" avec les mesures annoncées. "S’il ne réussit pas à surmonter cette crise, il restera probablement à l’Élysée jusqu’en 2022, mais il sera politiquement mort", prédit le journal. Enfin El Pais, en Espagne, explique que ces mesures "visent à reconquérir les Français, après quatre semaines de manifestations qui ont mis en évidence la distance séparant le président des citoyens". D’après le journal espagnol, "les dégâts (seraient toutefois) trop importants pour être réglés par un discours".
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