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Dans la presse, lundi 10 décembre, les analyses en France et à l'étranger, sur le mouvement des Gilets jaunes. Un plaidoyer pour une autre Europe. Et une histoire de coït pyramidal.

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Dans la presse française, lundi matin, la décision d’Emmanuel Macron de s’adresser, ce soir, aux Français, pour tenter de sortir de la crise des Gilets jaunes.

"Rarement parole présidentielle a été aussi attendue", annonce La Croix, qui estime qu’Emmanuel Macron doit "en même temps" "céder et tenir", "être convaincu des changements nécessaires", "dire aux Français qu’il a compris leur revendication d’équité", mais aussi "être ferme dans son projet réformateur", "refuser les régressions et les facilités". "Humilité et réalisme", demande aussi Le Figaro à ce président qui "cherche les mots pour sortir de la crise". D’après le journal, la France aurait "besoin d’un projet collectif", d’un "nouveau contrat social", et d’une "remise à neuf complète" de son "modèle social".

Une partie de la presse française fait part, déjà, de son scepticisme. Pour Libération, "après trois semaines de crise, l’issue semble toujours introuvable, tant les Gilets jaunes n’attendent rien de l’intervention d’Emmanuel Macron, et se projettent dans la poursuite du mouvement". "Manu, entends-tu   ?", doute le journal, en évoquant une "improbable métamorphose". "Sans un geste qui mette à contribution les plus riches, la vindicte persistera", selon Libé, qui fait part également de sa préoccupation face au nombre de personnes interpellées, samedi. Près de 2   000 personnes ont été arrêtées, au total, dans toute la France   : "Interpeller pour prévenir, au risque d’une dérive", met en garde le journal.

La presse étrangère a elle aussi suivi de près l’acte IV de la mobilisation des Gilets jaunes, samedi. D’après The Wall Street Journal, aux États-Unis, ces nouvelles "émeutes" à travers la France "augmentent la pression" sur Emmanuel Macron, qui tenterait de "protéger" son gouvernement et "son programme pro-business" de cette "rue volatile". Le quotidien américain, qui relève lui aussi le nombre élevé d’interpellations à travers tout le pays, se demande si cette nouvelle mobilisation va faire "reculer" les projets de réformes économiques du président.

En Suisse, le journal Le Temps met en garde Emmanuel Macron contre la tentation de répondre aux seuls Gilets jaunes. "C’est au peuple dans sa diversité, en incluant les élus et autres corps intermédiaires, que le chef de l’État français doit savoir s’adresser s’il veut sauver ce quinquennat", plaide le journal, qui s’inquiète aussi de ces "rumeurs amplifiées et manipulées" par les réseaux sociaux, présentées comme "des armes redoutables tournées contre la démocratie représentative, dont pas mal de protestataires populistes aiment instruire le procès ". Au Royaume-Uni, The Guardian attribue la "fureur" des "Gilets jaunes" à l’incapacité d’Emmanuel Macron à les entendre, tout en expliquant que ce mouvement "n’est pas confiné à la France", et qu’il est représentatif de cette classe moyenne, à travers toute l’Europe, qui se sent "trahie par l’élite politique et par un système économique qui ignore ses besoins". "Le problème existentiel que cela pose à toutes les démocraties est évident", écrit le journal, qui explique que les "Gilets jaunes" partagent beaucoup des peurs et des sentiments d’insécurité et d’isolement qui ont conduit au Brexit, à l’instauration d’un gouvernement de la droite dure en Italie, à la remise en cause du leadership d’Angela Merkel en Allemagne. "Des sentiments qui ont encouragé des partis intolérants, xénophobes et populistes en Pologne, en Hongrie, en Autriche et ailleurs". "Quand cette majorité s’est rebellée aux États-Unis, le résultat a été Donald Trump", assène The Guardian.

C’est dans ce contexte qu’ un collectif de plus de 120 intellectuels et de responsables politiques de 16 pays d’Europe propose "une nouvelle architecture pour l’UE". Dans un manifeste publié notamment par Le Monde, ces signataires tentent de démontrer que l’Europe, malgré ses nombreux détracteurs et la vague populiste, peut toujours être synonyme de "progrès pour tous", leurs propositions visant à créer des institutions plus démocratiques, et un budget quatre fois plus important qu’il ne l’est actuellement. Un budget financé, notamment, par des impôts prélevés par l’UE sur les bénéfices des sociétés, les hauts revenus, les hauts patrimoines et les émissions de carbone. "L’Europe ne se réconciliera avec ses citoyens que si elle apporte la preuve concrète qu’elle est capable d’établir une solidarité entre Européens et de faire contribuer, de manière équitable, les gagnants de la mondialisation au financement des biens publics dont l’Europe a aujourd’hui cruellement besoin", écrivent-ils. "C’est-à-dire de faire contribuer les grandes sociétés davantage que les petites et moyennes entreprises et les contribuables les plus riches davantage que les plus modestes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui".

On ne se quitte pas là-dessus. Au Royaume-Uni, The Daily Mail fait état d’une drôle de polémique, provoquée par la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo d’un couple danois, qui se serait affiché nu, puis enlacé, au sommet d'une des pyramides de Gizeh. Des images qui ont suscité une telle indignation en Égypte, que le bureau du procureur général s'est saisi de l'affaire, pour déterminer, entre autres, s’il s’agit d’un vrai coït ou d’un photomontage.

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