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Gilets jaunes : "Manu, entends-tu ?"

À la une de la presse française, lundi 10 décembre, la décision d’Emmanuel Macron de s’adresser aux Français, ce soir, pour tenter de résoudre la crise des Gilets jaunes. Un rendez-vous qui suscite à la fois beaucoup d’attentes et un certain scepticisme. La crise politique en Belgique. Et un couple d’amoureux au sommet d’une pyramide.

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À la une de la presse française, la décision d’Emmanuel Macron de s’adresser, ce soir, aux Français, pour tenter de sortir de la crise des Gilets jaunes.

Dès ce matin, le président doit recevoir les partenaires sociaux et les élus locaux, pour leur exposer les mesures qu’il va annoncer ce soir. "Une parole très attendue", d’après 20 minutes, qui rapporte que "peu d’informations filtrent, pour l’instant, sur le contenu de cette intervention". "Rarement parole présidentielle a été aussi attendue"   : La Croix estime qu’Emmanuel Macron doit "en même temps" "céder et tenir", "être convaincu des changements nécessaires", dire aux Français qu’il a compris leur revendication d’équité, mais aussi "être ferme dans son projet réformateur", "refuser les régressions et les facilités". "Humilité et réalisme", demande aussi Le Figaro à ce président qui "cherche les mots pour sortir de la crise". D’après le journal, la France aurait "besoin d’un projet collectif", d’un "nouveau contrat social", et d’une "remise à neuf complète" de son "modèle social".

Les attentes sont extrêmement fortes. Emmanuel Macron doit-il "tout effacer, pour recommencer   ?" demande L’Opinion, où le chef de l’Etat apparaît en Cendrillon dépitéé, dans le dessin de Kak   : "Bon, apparemment, le bal ne durait pas 5 ans…". Le conte de fées est terminé, nous dit-on. Mais chacun a visiblement déjà préparé sa liste pour le père Noël. Ce que les Gilets jaunes demandent au gouvernement   ? De "trouver des interlocuteurs parmi les Gilets jaunes", de proposer, éventuellement, "un plan Marshall pour les bas salaires", ou encore, d’en finir avec "les décisions venues d’en haut", selon Le Parisien, qui se demande, du coup, si la mission qui attend Emmanuel Macron n’est pas "impossible", en s’inquiétant de l’entrée de la France "dans une dangereuse période d’instabilité politique", en cas d’échec. Selon le dessinateur Ranson, le président serait dos au mur   : "Je ne peux pas enfiler ça", proteste-t-il à propos du gilet jaune que lui tend Édouard Philippe. "C’est un gilet de sauvetage, pas un gilet jaune", prévient le Premier ministre.

Une partie de la presse française fait part, déjà, de son scepticisme. Pour Libération, "après trois semaines de crise, l’issue semble toujours introuvable, tant les Gilets jaunes n’attendent rien de l’intervention d’Emmanuel Macron, et se projettent dans la poursuite du mouvement". "Manu, entends-tu   ?", doute le journal, en évoquant une "improbable métamorphose". "Sans un geste qui mette à contribution les plus riches, la vindicte persistera", selon Libé, qui fait part, également, de sa préoccupation face au nombre de personnes interpellées, samedi. Près de 2   000 personnes arrêtées, au total, dans toute la France   : "Interpeller pour prévenir, au risque d’une dérive", met en garde le journal. L’Humanité, enfin, demande à Emmanuel Macron de "changer de politique" et de mettre un terme à la "guerre sociale" en cours, selon lui. Le journal a choisi pour sa une la photo d’un Gilet jaune reproduisant le geste, à genoux, les mains sur la tête, des lycéens de Mantes-la-Jolie, interpellés jeudi dernier dans des conditions controversées.

La stratégie sécuritaire du gouvernement a suscité des réactions ironiques chez certains dirigeants étrangers. Donald Trump, Valdimir Poutine, et Recep Tayip Erdogan n’ont pas manqué de lui faire la leçon, le président russe appelant notamment "les autorités parisiennes à s’abstenir de tout recours excessif à la force, conformément aux principes de l’humanisme". Des propos "surréalistes", selon Le Figaro, semblables à ceux de son homologue turc, qui a pourtant fait "embastiller des centaines de journalistes et d’universitaires" dans son pays.

Touchée elle aussi par la mobilisation des Gilets jaunes, la Belgique est en pleine tourmente politique, provoquée, cette fois, par le Pacte des Nations unies sur les migrations. Appelé aussi Pacte de Marrakech, où il doit être approuvé aujourd’hui et demain, ce texte, de valeur essentiellement symbolique, selon ses partisans, est présenté par ses détracteurs comme synonyme d’une future "submersion migratoire". Parmi eux, le parti nationaliste flamand, la N-VA, qui a décidé, samedi, de quitter le gouvernement de Charles Michel pour protester contre sa décision de signer ce document. Le gouvernement belge remanié est désormais minoritaire au Parlement et va fonctionner à effectif réduit, sans les ministres de la N-VA  : "Ceci est un demi-gouvernement", annonce Le Soir, qui salue néanmoins la décision de Charles Michel de "garantir la parole de la Belgique et de ses engagements fondamentaux". D’après le journal belge néerlandophone De Morgen, la N-VA et ses responsables, Jan Jambon, Bart De Wever et Theo Francken, viennent de rejoindre "la vague de droite radicale qui engloutit l'Europe".

On ne se quitte pas là-dessus. The Daily Mail fait état d’une autre sorte de polémique , provoquée par la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo d’un couple, qui se serait affiché nu, puis enlacé, au sommet d'une des pyramides de Gizeh. Des images qui ont suscité une telle indignation en Égypte, que le bureau du procureur général s'est saisi de l'affaire.

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