
L'Espagne et le Royaume-Uni se sont accordés, samedi, sur la question de Gibraltar. Le Conseil européen extraordinaire de dimanche, censé permettre la ratification par les Vingt-Sept de l'accord sur le Brexit, pourra donc avoir lieu.
Le dernier obstacle est levé. Un accord entre Madrid et Londres a finalement été trouvé samedi sur le dossier de Gibraltar permettant la tenue, dimanche 25 novembre, d'un Conseil européen extraordinaire où devrait être validé l'accord sur le Brexit ainsi qu'une déclaration sur les futures relations entre Londres et l'UE.
"Je viens d'annoncer au roi d'Espagne que l'Espagne est parvenue à un accord sur Gibraltar", a annoncé le président du gouvernement espagnol samedi, dans une déclaration en direct à la télévision. "Par conséquent, le Conseil européen aura lieu demain", a-t-il dit, en annonçant très clairement : "L'Espagne lèvera son veto et votera en faveur du Brexit."
De son côté, le gouvernement britannique s'est dit samedi favorable à des discussions avec l'Espagne au sujet de Gibraltar après le Brexit. "Concernant les négociations du retrait, compte tenu de certaines circonstances propres à Gibraltar, nous avons eu des discussions avec l'Espagne impliquant directement le gouvernement de Gibraltar. Celles-ci étaient constructives, et nous sommes impatients d'adopter la même approche pour les relations futures", a déclaré un porte-parole de Downing Street dans un communiqué.
"Les futures négociations sur le Brexit n’auront pas d’impact sur la relation entre Gibraltar et le continent, analyse Pierre Benazet, correspondant de France 24 à Bruxelles. Il y a aura donc des négociations séparées, directement entre Londres et Madrid, avec évidemment la présence du gouvernement de Gibraltar qui réclame à cor et à cri d’être impliqué dans ces négociations."

L'Espagne voulait des "garanties" sur Gibraltar
La détermination de l'Espagne à obtenir des "garanties" sur l'avenir de Gibraltar avait fait planer le doute sur la réussite du sommet européen de dimanche. Après 17 mois de négociations, Londres et Bruxelles ont réussi à finaliser un "traité de retrait" du Royaume-Uni puis une "déclaration politique" ébauchant leurs futures relations. Mais ces derniers jours, les exigences espagnoles étaient apparues comme un obstacle inattendu à l'approbation unanime de l'accord.
Madrid exigeait d'obtenir noir sur blanc un droit de veto à l'application de tout accord futur entre l'Union européenne et Londres à Gibraltar, un territoire britannique située à l'extrême sud de la péninsule ibérique, et dont l'Espagne revendique la souveraineté. Pedro Sanchez avait averti que l'Espagne mettrait "son veto à l'accord sur le Brexit" si l'Espagne n'obtenait pas satisfaction.
Lors du sommet européen de dimanche, "plusieurs textes vont être signés", explique Pierre Benazet, correspondant de France 24 à Bruxelles : "Le principal, ce sont évidemment les 600 pages de l’accord qui doit présider au retrait du Royaume-Uni le 29 mars prochain à minuit. Il y a aussi trois protocoles spécifiques : un sur Gibraltar, un autre sur l’Irlande, avec le fameux filet de sécurité, et un troisième sur les territoires britanniques à Chypre. Il y aura aussi, et c’est probablement le plus important, la déclaration politique conjointe qui doit donner le cadre de la future négociation pour les relations euro-britanniques après le Brexit."
Puis viendra le moment d’un "nouveau chapitre, celui des dangereuses ratifications parlementaires", continue le journaliste. Dangereuses selon lui parce que "rien n'est résolu tant que tous les 28 parlements n’ont pas approuvé ce texte, en particulier le gouvernement britannique".
Avec AFP et Reuters